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LES SAISONS
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Qui n'a pas récité, un jour, en butant sur les mots, l'une ou l'autre  de
ces "récitations".

L'automne

 

 

AUTOMNE

Déjà plus d'une feuille sèche
Parsème les gazons jaunis
soir et matin la brise est fraîche
hélas les beaux jours sont finis.

on voit s'ouvrir les fleurs que garde
Le jardin pour dernier trésor
Le dahlia met sa cocarde
Et le souci sa toque d'or.

La pluie au bassin fait des bulles
Les hirondelles sur le toit
Tiennent des conciliabules
Voici l'hiver voici le froid.

Théophile Gautier


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L'automne était la saison des bagarres sous les châtaigniers. Pour la bogue piquante et son trésor vernissé, nous nous roulions dans les feuilles mortes.
Puis les combattants se relevaient, réajustaient leurs vêtements, promettaient qu'on se retrouverait le lendemain...
Peu glorieuse était l'arrivée à la maison !
La nuit était tombée, et les parents guettaient sur le pas de la porte. Il fallait filer doux...

Le ciel plombé, le vent d'ouest humide, le tapis craquant sous nos pieds, réveillaient la nostalgie des journées courtes et engourdies, et le ronflement sourd du poêle dans la classe.

Serge.

 

 

 

HIVER

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix,
Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte;
Mais on entend parfois comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois,
Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaume,
L'hiver s'est abattu sur toute floraison;

Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frisonne et court par les allées,
Eux n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ils ne peuvent dormir sur leurs pattes gelées.

Maupassant.

 

 

 

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Que sont devenus nos grands hivers d'autrefois ?

Dessin :  Serge

 

 

Quand nous partions en classe,le manteau blanc était pur et vierge.
La neige nivelant tout élargissait la route, et nous ne la reconnaissions plus.
Puis nous rencontrions Jean-Pierre, Bernard, Marie-France, et la belle neige poétique devenait prétexte à des jeux bruyants.
Nos voix semblaient étranges, sans résonance.Elles naissaient dans l'air froid pour s'évanouir aussitôt.
Les doigts devenaient gourds. Les mains dans les poches, le visage rougi, nous marchions alors sans parler.

Serge.

 

 

 

PRINTEMPS

Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit sous les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement,  lorsque tout dort,
Il repasse les collerettes,
Et cisèle les boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

Théophile Gautier.
Extrait.

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Avant les autres, le perce-neige a montré le bout de son nez. Il ne résiste pas au plaisir d'apparaître aux premiers degrés gagnés sur l'hiver...
Puis la primevère dans tous les fossés.En soufflant dans sa corolle, on entend comme le son d'une minuscule trompette.
En la suçant, on goûte un nectar sucré, très fin et très subtil.
Puis la violette, cette courtaude, dite "de chien", et sans odeur, ou minuscule et parfumée.
Puis c'est l'explosion des belles sans nom et sans grade, tellement abondantes et communes qu'on ne les voit plus...
La stellaire arrive en touffes nombreuses , et la cardamine dans les prés.

Le "feu", ce compagnon blanc, rose, ou rouge, allume l'herbe des talus.
La marguerite annonce l'été.

Serge

 

 

 

Eté

Midi, roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu,
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine;
La terre est assoupie en sa robe de feu.

L'étendue est immense et les champs n'ont point d'ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas immobile, en un pesant repos.

Leconte de Lisle.
extrait.

 

 

 

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L'été a élargi les fossés, et tari les ruisseaux. Les ombres sont courtes !
Les fenêtres de la classe sont ouvertes, et parfois, un enfant distrait, penché de côté, rêve en regardant les arbres de la cour.
La maîtresse le rappel à l'ordre sans conviction...les vacances sont proches, et les grands du certif sont revenus avec leur diplôme neuf.
On ferme les livres, on écoutes des histoires...
Bientôt, dans la classe, se répand l'odeur de la cire fraîche : on fait reluire comme tous les ans les pupitres bientôt abandonnés.

Serge.

 

 


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