Ou, "La gloire de Joseph"
Joseph Pagnol, le père de
Marcel.
Citations en
"vert"
Joseph Pagnol, l'instituteur, le père du petit Marcel, et
Augustine, sa mère, cheminent d'école en école , au gré des promotions :
école primaire de saint-loup, puis celle du chemin des Chartreux...
On fréquente beaucoup l'oncle Jules et la tante Rose. L'oncle Jules, c'est le chasseur,
dont la voix rocailleuse roule les "R" du "Rrrousillon", ce pays doré
ou "tant de gens roulent tant de barriques".
Augustine a besoin d' air et de campagne , Joseph décide de louer "de moitié avec l'oncle Jules", une maison
dans les collines.
La "bastide neuve", c'est son nom, est au bord d'un désert de pierres et de
garrigue, qui s' étend à perte de vue, jusqu'au collines de Sainte-Victoire... Les
grandes vacances arrivent enfin, et c'est le grand départ.
"Le mulet fut remis entre les brancards : alors
commença la féerie et je sentis naître un amour qui devait durer toute ma vie."
Joseph montre sur le coteau une petite maison, à demi cachée par un figuier :
"Voila, dit-il. Voila la Bastide Neuve. Voila l'asile des vacances : le jardin qui est à gauche est aussi à
nous !"
Marcel, et Paul, son petit frère, son émerveillés par ce paradis qui leur appartient...
"Alors commencèrent les plus beaux jours de ma vie"
dit Marcel Pagnol.
Les deux enfants découvrent les jeux de la nature, les plantes, les insectes. Le
territoire est immense, et, passés les premiers jours, ils franchissent les limites du
jardin, ils sont indiens, cow-boys , aventuriers...
Mais bientôt, un grand mystère se prépare, passionnant : l'oncle Jules, le chasseur, se
livre à de curieux travaux, puis bientôt le mystère s'éclairci : on prépare
l'ouverture de la chasse !
Pour la première fois, Joseph n'est plus le maître : attentif, il apprend docilement et
s' entraîne en secret.
Le petit Marcel ne doute pas qu'il sera de la fête... Mais les enfants ne viennent pas à
la chasse : c'est trop dangereux !
Marcel, dépité, se jure de suivre les chasseurs à leur insu, et d'aider son père,
malgré lui, à ne pas être ridicule aux côtés de l'oncle jules, redoutable chasseur...
Récit merveilleux de l'aventure du petit Marcel dans la garrigue, inquiet, car tout est
nouveau, les arbres, les bêtes, le paysages changeant qu'il ne reconnaît plus...
Et puis Marcel se perd ! Il a peur, puis se reprend :
Je m'étais perdu dans la colline : la belle affaire !
Depuis mon départ de la maison , j'avais presque toujours monté des pentes assez raides.
Je n'avais qu'à redescendre, et je trouverais certainement un village, ou du moins une
route civilisée.
Avec de la chance et du bon sens, Marcel retrouve les chasseurs, à l'instant même ou son
père s'est ridiculisé : il vient de rater deux "bartavelles", le roi des
gibiers... Marcel entend la voix sonore de l'oncle Jules , qui dit avec mépris :
"allons donc, Vous auriez pu peut-être en toucher une
si vous les aviez laissé passer, Mais vous avez eu la prétention de faire le coup du
roi, et en doublé !"
Joseph, humble, piteux, est humilié...
Alors le petit Marcel se montre, brandissant les deux "bartavelles" énormes, et
crie de toute ses forces :
"Ils les a tuées ! toute les deux ! il les a tuées !"
Et dans mes petits poings sanglants
d'où pendaient quatre ailes dorées, je haussai vers le ciel la gloire de mon père en
face du soleil couchant.
Ainsi s'achève le premier tome de la trilogie des souvenirs
d'enfance, "La gloire de mon père"
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