Colette



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Ses provinces :  Le Limousin

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Un livre sur Colette et le Limousin  : 
Colette, baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal
  
par Alain Galan

 

VARETZ   CASTEL-NOVEL



CUREMONTE

 

C'est la guerre qui va amener Colette dans le village corrézien de Curemonte.
Les chateaux de Curemonte étaient, dans les années 40, la propriété de la fille de Colette, 
Colette de Jouvenel.

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 Maurice Goudeket qui propose à Colette de quitter Paris. Colette refuse.

...J'enmmenai Colette sur les routes que je venais de quitter, et elle devint sombre. Les routes avaient l'aspect que Colette a plus tard décrit parlant de "La France glissant sur elle-même"...

Maurice Goudeket. Près de Colette.

C'est la débâcle de juin 40. Colette se résigne, et Maurice lui offre de l'emmener en Corrèze ou réside déjà sa fille.

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Colette écrit à Curemonte de belles pages, inspirées par la campagne, le village, les habitants...

Le poète :
Tonin, un garçon de treize ans, rêveur.
Hirondelles :
Celle qui assaillent les tours des châteaux de Curemonte.
Danger :
la vie dans les ruines des deux châteaux durant la période troublée de la débâcle de 40.
Et bien d'autres , Fièvre, Ruines, Partis...

On trouvera tous ces texte dans"Journal à rebours", de Colette.

 

Cette image est affichée avec l'aimable autorisation de l'association des amis de Curemonte

Voici le paysage verdoyant que Colette, amoureuse des ciels, des arbres, des beautés naturelles, pouvait admirer à Curemonte.

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Colette de Jouvenel habitait un endroit fantastique. Sur une sorte de tertre resserré, deux châteaux médiévaux, hauts et étroits, séparés par une dizaine de mètres â peine, et dont l'histoire est obscure, ne menaçaient pas ruine, ce qui était fait, mais écroulement. 
Pierres et poutres pleuvaient d'eux de temps en temps. Mais les communs, le long du mur d'enceinte, restaurés, arrangés, meublés avec goût, formaient une habitation confortable. 
Colette de Jouvenel nous y offrit l'hospitalité. C'était, dans la tourmente, un havre gracieux.


Maurice Goudeket. Près de Colette.

 

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Une étrange existence commença. Il faisait beau, l'enclos, notre refuge, épanouissait ses fleurs. Les deux châteaux-fantômes, dressaient leurs carcasses, percées et repercées d'hirondelles : du village à demi délassé qu'ils dominent, nul son ne montait. 
Nous organisions une vie de naufragés,
aux corvées réparties : moi-même, armé d'une scie égoïne, d'une hache d'abordage, voire d'une faux... Alors que tout se défaisait autour de nous, de longtemps nous n'avions connu tant de silence, ni tant de solitude. 
Mais cette paix était pareille à certains rêves qui ne nous dupent pas tout à fait, puisque nous sentons à travers notre sommeil, que le cauchemar est proche. Le cauchemar nous tenait par l'éther. 
Chaque fois que nous tournions un certain bouton, une armée en déroute déferlait sur nous, un état en décomposition. Notre vie quiète nous paraissait coupable, l'angoisse nous étreignait au fort de l'euphorie. 
Jusqu'au jour où s'éleva cette voix chevrotante qui pour les uns versait l'espérance, déjà glaçait les autres du plus sombre pressentiment...

 

Maurice Goudeket. Près de Colette.

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 L'église St-Barthélémy

 

Froid de juillet, orages qui se succèdent à la même heure d'après-midi, huit jours d'affilée, et versent l'eau du ciel pesant. 
Puis, ponctuellement, deux arcs-en-ciel concentriques se peignent sur l'écran de la pluie qui recule... Autant de présages, qui s'expliqueront plus tard, dit-on dans le village. A quoi bon lire dans les nuée ?
En nous se glisse un peu de la sérénité de ceux qui ont tout perdu. Et pour nous il n'y a pas de présages, bons ni mauvais. 
L'arc-en-ciel n'est qu'une architecture incomparable, planté d'un pied dans une prairie, l'autre pied solidement fiché, de ses sept métaux immatériels, au milieu de la petite rivière. Le reste de l'arc manque, une brèche d'azur laisse passer les oiseaux et les nuages. 
Puis le prodige septicolore se reconstruit et face au couchant enjambe sommets et vallées. La pluie, qui l'a créé, l'efface.

 

Colette
Journal à rebours - Fin juin 40




Photos : GN Sohier  Septembre 2002

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La place de la barbacane

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Curemonte, 
Les deux châteaux, celui du Plas et celui de Saint-Hilaire.

 

Quel motif amena les seigneurs de Plas et ceux de Saint-Hilaire, environ le xve siècle, à construire si proches l'un de l'autre leurs deux châteaux que sépare, dans un étroit enclos au sommet du village, un espace de six ou sept mètres ?
Saint-Hilaire commença, Plas le suivit. Celui-ci aima le cylindre, et celui-là le cube. Nous ne savons rien sur eux et avons bien autre chose en tête, car la radio est muette, sourd le télégraphe, nous n'avons pas de beurre depuis trois semaines, ni de journal, ni d'essence. 
Le boucher vient quand il vient et n'a que du veau. Ce verdoiement autour de nous dispensera, l'automne venu, poires et pommes, noix et châtaignes. Jusque-là les fruits manquent. Ruissellement, dans la bouche, des pêches de juillet, insouciance, amitiés légères des étés passés... 
Chut! La règle entre nous est de ne pas évoquer ce qui est savoureux et hors d'atteinte.

 

Colette
Journal à rebours - Fin juin 40

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On peut voir dans la halle actuelle de Curemonte, une exposition permanente, "Colette à Curemonte", constituée de photographies et de textes tirés du "Journal à rebours". 



L'hommage à Colette.
Réalisation de l'association"Les amis de Curemonte".

http://www.curemonte.org/

On peut consulter aussi :

http://curemonte.free.fr/

 

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VARETZ  CASTEL-NOVEL

Le chateau de CASTEL-NOVEL aujourd'hui
(Hôtel Relais & Chateaux) 
PHOTOS


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J'ai découvert Varetz venant de Brives. Ce n'était pas par hasard ! J'avais prémédité ce passage sur les traces de Colette. Le village est charmant. J'y suis arrivé vers 13 heures, une journée de canicule. 
A Brives, le thermomètre affichait 39 degrés.
Aussi le village était-il désert, et tous les volets tirés. A peine ai-je vu deux jeunes en vacances se promenant sur la place, et disparaissants derrière les écoles.
Qu'on était bien à l'ombre des platanes, assis sur un banc devant l'église.


Varetz, l'église.

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Castel-Novel, beau château en pierre rose, 
propriété d'Henry de Jouvenel, dans les années Colette.

 

 

 

... Après demain, je pars en automobile pour Castel-Novel, le château Corrézien de Jouvenel...

Lettres de la vagabonde 
31 juillet 1911

 

 

A Castel-Novel, Colette retrouve la campagne et les joies pures des choses simples. Elle habite un château, mais n'en parle presque pas. Ce qu'elle chante, c'est l'amour, sa fille, les bêtes et les plantes. La nourriture aussi.
Colette s'épanouit ! Elle est heureuse, pèse près de 80 kilos et profite de ce pays corrézien sans nulle retenue.

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C'est à Castel-Novel, (et à Rozven), que Colette découvre les plaisirs d'être mère. Elle délire sur le physique de sa fille, et sur son caractère

 

Cher Hamel, ma fille m'enchante. C'est une grosse fille des champs, rougeaude, dodue, gaie, y-a-t-il mieux à en dire ? L' oeil et le regard sont d'une vivacité et d'une variété charmante. C'est une sacrée petite femelle qui fait des grâces au premier mâle qui passe, le télégraphiste, le jardinier, le maçon. Elle ressemble à Sidi, et à moi aussi. Elle a un  superbe petit corps robuste, très bien fait, des cuisses et des mollets durs, la fesse agressive, et une chute d'épaule qui sera sans doute belle.

Lettre de la vagabonde. 

Castel-Novel, 14 mars 1914

 

 

 

 

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Colette, Bel-Gazou et la chienne bull Gamelle sur les marches du perron de Castel-Novel.
Photo René-Jacques

 

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Colette délire aussi sur les roses qui fleurissent, en ce pays limousin, de toutes leurs forces...

 

Le temps, nuages et soleil, n'empêche pas les roses de fleurir. Hélène, je n'ai jamais vu tant de roses, ni tant de variétés. Il y a ici des roses d'exposition horticole. Plus on en coupe, plus elles fleurissent. Germaine, en partant ce matin, a emporté un bouquet tout humide, cueilli par moi à sept heure 1/2, rien que des roses, et des roses merveilleuses. Nous avons les luxueuses roses blanches, à reflets carnés, la jaune en arbre, qui sent la brune et le cigare, la pourpre-noire, la Néron parfaite; les haies qui bordent la route montante sont en Bengale... Je ne peux tout te dire ! Dans la bibliothèque, les trois bouquets que j'ai cueillis ce matin valent trois cent francs à Paris. Cela m' enivre et me désespère. Je ne les  verrai jamais toutes ! 

 

Lettre à Hélène Picard
Printemps 1923

 

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Que de lilas et que d'abeilles, que de rats dans les planchers, que de roses de mai au rosier bi-centenaire ! Je m'abandonne à tout cela, et au lait mousseux, et à l'oignon en branches. La vigne est gelée. Les pommiers au trois-quart, ainsi que la première floraison des pois et des fraises. Je ne suis qu'un choeur alterné d'allégresse et de lamentations.

 

Lettres à Marguerite Moreno.
28 avril 1921

 

 

Place et monument en hommage à Henri de Jouvenel

 

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Le buste d' Henri de Jouvenel à Varetz

 

 

"Faut-il dire encore que j'aime cet homme-là qui est tendre, jaloux, insociable et inguérissablement honnête ?" 

Lettres de la vagabonde.
A léon Hamel, Rozven, 31 juillet 1911

Liens : 

Un livre sur Colette : Colette, baronne en Corrèze, citoyenne au Palais Royal  par Alain Galan

 

La mairie de Varetz :   http://mairie.wanadoo.fr/mairie.varetz/

    Corrèze org :    http://www.correze.org/communes/varetz.htm

L'hôtel relais & chateaux   http://www.castelnovel.com/index.htm

 

 


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