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FIVE GO  ADVENTURING AGAIN

LE CLUB DES CINQ

étude fouillée de
La traduction d'Hélène Commin
par

Srikrishnan Srinivasan

Srikrishnan a déjà contibué à ce site, surtout par ses traductions. Il était normal qu'il nous propose un jour une analyse complète d'un titre d'Enid Blyton, et qu'il nous en commente la traduction.
Le titre choisi, "le Club des cinq", (Five Adventuring Again), est l'un des plus beaux, et il est traduit par Hélène Commin. L'humour n'est pas absent de ce texte, et on notera la gourmandise de notre commentateur...

Le texte de Srikrishnan ne fait pas moins de 45 pages, et il n'était pas possible de le présenter ici comme une page HTML. 
Vous pourrez donc voir un chapitre commenté, en exemple, et aurez la possibilité de télécharger le texte complet.

Un article sur Claude, (George dans la version originale), vous est aussi proposé.

Des illustration comparatives de l'édition originale anglaise, et de l'édition française d'hachette, illustrée par Simone Baudoin, vous permettront de les comparer. 

Bonne visite

Serge


Introduction
Le chapitre lll   
Les illustrations
L'article sur Claude, (George)

Télécharger l'article complet 

Ecrire à l'auteur de l'article
(Srikrishnan Srinivasan)

 

 

 

Étude fouillée sur la traduction française


Le club des cinq

Introduction


Dans un premier temps, je me permettrai de mener une étude fouillée sur la traduction de la série pour enfants des plus traduites et des plus appréciées de par le monde : " Le Club des Cinq ". 

Dans un deuxième temps, mon commentaire portera sur l'analyse du caractère de Claude qui est à mon avis un personnage très attachant. 

Le travail de la traduction est un travail approximatif, avec ses petits repentirs et ses petits contentements, et aucune traduction n'est parfaite. Toutefois, sans être une traduction " mot à mot ", on peut dire que l'esprit de l'ouvrage d'Enid Blyton est fidèlement conservé. Pour cela, nous devons un grand merci à madame Hélène Commin, la traductrice de " Five Go Adventuring Again. " 

Qu'est-ce qu'on entend par " une étude fouillée " ?
Il s'agit d'une analyse approfondie d'un sujet particulier qui est riche en détails précis. En l'occurrence, et dans ce cas en particulier, je vais relever les principaux points de différence entre les éditions anglaise et française des ouvrages d'Enid Blyton. 

Aujourd'hui, je ne possède pas la collection entière de la série (ni en anglais ni en français), mais je vais vous faire une comparaison et relever les points frappants sur Le Club des Cinq, dans les plus précis détails. C'est d'ailleurs la première chose que l'on constate à la lecture du texte français après celle de l'original., que la traduction française apporte une version beaucoup plus longue que la v.o.

Pour mener à bien mon étude épluchée, j'ai choisi l'ordre de parution des titres en France, car il s'agit d'ouvrages traduits. 

Avant d'entamer la lecture de cette étude, sachez simplement que le texte d'arrivée français auquel aboutit le traducteur ne doit pas " sentir " la traduction, qu'il doit être clair et se suffire à lui-même. A cet égard, on peut considérer qu'Hélène Commin a gardé intacte l'œuvre d'Enid Blyton. Gloire leur soit rendue à l'une et à l'autre ! 

Rien d'étonnant donc à ce qu'on lise le club des cinq dans plus de cent pays où ce titre a fait le bonheur des centaines de milliers de jeunes lecteurs ! 

Les textes en
bleu sont extraits de " Five Go Adventuring Again " 
Les textes en
rouge sont extraits de " Le Club des Cinq "

J'espère que vous aurez plaisir à lire mon étude fouillée !

Et maintenant, place à l'étude fouillée

 

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Le Club des Cinq
(Traduit de l'anglais par Hélène Commin)


Il convient de noter que les résumés (qui paraissent au verso des livres) ne ressemblent aucunement à ceux de la v.o., et que le traducteur a fait son propre résumé sur le titre (pas de traduction). Ainsi, en anglais, on lit au dos de "Five Go Adventuring Again" (édition 1991, Hodder Childern's Books) :

A thief at Kirrin Cottage! Who can it be? The Famous Five think they know - but they need proof! Then they find an old map and an unusual hiding place...

Remarquons, pour le même titre, qu'en français, le résumé est beaucoup plus long : 

Enfin les vacances de Noël ! Quatre enfants et leur ami, le chien Dagobert, arrivent à Kernach, tout prêts à profiter joyeusement de leur liberté. 
Hélas ! la présence de M. Rolland, précepteur maussade et peu sympathique, ne risque-t-elle pas de compromettre leurs beaux projets ? 
Cependant, les enfants vont connaître une foule d'aventures auxquelles ils ne s'attendaient guère, et la découvert d'un grimoire, puis celle d'un souterrain sous la maison, ne tarderont pas à les mettre sur la voie d'une énigme passionnante. Ce seront pour les cinq compagnons de merveilleuses vacances, fertiles en événements, en émotions et en prouesses. Vacances dont on rêvera longtemps en attendant que celles de Pâques, puis des mois d'été ramènent des heures aussi belles.

et bien plus agréable à lire ! Le résumé français ne supprime pas pour autant les éléments essentiels compris dans le résumé anglais : la découverte d'un grimoire et d'un souterrain. 
Quel beau travail !

Je vais faire cette étude fouillée sur la traduction en divisant les textes anglais et français sous trois catégories, à savoir :

i) Là où la traduction a été faite littéralement (ce qui est rarement le cas, vu la créativité et les propres ajouts au texte par la traductrice !) ;
ii) Là où la traduction a été complètement omise (ce qui est encore plus rarement le cas) ;
iii) Là où le traducteur a fait une sur-traduction (ce qui est répétée le plus souvent, suivant l'habitude d'Hélène Commin qui a tendance à allonger les phrases, mais comme elle y réussit bien !).

En dehors de cela, j'étudierai certains chapitres d'une manière différente. 

Heureuse lecture !...

 

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Chapitre III

 

The new tutor

M. Rolland

 

Contexte : L'arrivée du répétiteur des enfants à la Villa des Mouettes, et la visite de ceux-ci à la ferme des Guillou.

  En ce qui concerne ce chapitre-ci, je vais étudier de façon différente, car une personne nouvelle débarque chez les Dorsel. Aussi mon commentaire portera-t-il sur le répétiteur.

  Description de la scène :

  Les garçons se précipitent dans la gare :

  Then, right at the front of the train, rather an odd-looking man got out. He was short and burly, and he had a beard rather like a sailor. His eyes were piercingly blue, and his thick hair was sprinkled with grey.

  Soudain, un personnage à l'allure étrange sortit du wagon de tête. Il était de petite taille, mais corpulent. L'oeil bleu, le regard perçant, il portait une barbe en collier comme un vieux loup de mer. Ses cheveux étaient abondants et grisonnaient.

 
Commentaire
: A première vue, les deux garçons lui trouvent l'air sympathique. Cependant, quelques instants plus tard, après les présentations, François fait remarquer au répétiteur que Claude ne répondrait pas si on lui donnait son véritable prénom qui fait plus féminin : 

  "Really ?" said Mr Roland, in rather a chilly tone. Julian took a glance at him.

"Not quite so jolly as he looks!" thought the boy.

  - Vraiment ? » fit M. Rolland, la voix glaciale.

François lui jeta un coup d'oeil à la dérobée.

« Tiens, pensa-t-il, cet homme-là ne doit pas être aussi facile qu'il le paraît ! »

  Enid Blyton nous révéle petit-à-petit le vrai caractère de M. Rolland. Il paraît assez décontenancé quand il apprend de Mick que les enfants possèdent un chien à la maison :

  "Don't you like dogs?" asked Julian, in surprise.

"No," said Mr Roland, shortly. But I daresay your dog won't worry me much. (...)

  « N'aimeriez-vous pas les chiens ? demanda François, stupéfait.

- Je les déteste, fit le répétiteur sèchement. J'espère cependant que le vôtre ne me gênera guère. (...) »

 

Commentaire : Un homme qui ne peut souffir les chiens - surtout quand il s'agit d'une brave bête comme Dago - n'est pas un homme comme les autres ! Déjà, François et Mick se demandent comment leur cousine prendrait la chose !

Mais si le répétiteur n'inspire pas d'emblée la moindre sympathie chez Claude, ce n'est pas par la haine qu'il éprouve envers les chiens, mais bien parce qu'il a l'audace de lui donner le prénom qu'elle a en horreur : 'Claudine' !

 

George was not very pleased at being called a little girl. For one thing, she hated to be spoken of as little, and for another thing she always tried to be a boy. She held out her hand to Mr Roland and said nothing.

  Ces paroles déplurent tout de suite à Claude, aussi mécontente de s'entendre dire qu'elle était encore petite que dépitée de se voir classée parmi les filles. Elle qui toujours s'efforçait de se conduire en vrai garçon ! Aussi tendit-elle la main à M. Rolland sans prononcer une parole.

 

Commentaire :          

La traduction du paragraphe ci-dessus peut conduire à des erreurs si on ne l'étudie pas profondément. Remarquons que thing n'est que rarement traduit par chose (sauf quand il s'agit du nom au pluriel). Pour la troisième phrase, il est intéressant de noter qu'en anglais, on a tendance à utiliser les marqueurs de coordination plus fréquemment qu'en français : and. Aussi, dans la phrase en question, sera-t-il plus naturel en français de rendre and par la préposition « sans ».

 

Et maintenant, un petit exemple d'une traduction un peu allongée :

  Anne liked him (the tutor).

  Ce répétiteur ne lui déplaisait nullement (à Annie).

 
Rappelons-nous que les répétitions sont plus courantes en anglais qu'en français. C'est sans doute pour cela que Commin a eu recours au verbe « déplaire » au temps négatif (au lieu de l'emploi de « plaire » à l'affirmatif).

  De retour à la Villa des Mouettes, les enfants mettent le temps devant eux à profit pour aller jusqu à la ferme de Kernach.

Mais tout d'abord, la description de la vieille bâtisse :

  The farmhouse was built of white stone, and stood strong and lovely on the hillside.

  La ferme de Kernach dominait la lande de sa masse imposante, aux lignes à la fois robustes et élégantes. Une vaste cour carrée s'étendait devant les bâtiments de pierre blanche.

  Quelle belle description que cette première vue de la ferme de Kernach construite à flanc de coteau !

Et voilà que nous pénétrons dans la ferme pour y découvrir de nouveaux personnages.

 

Mr Sanders : le père Guillou

Mrs Sanders : la mère Guillou

 

Et Dagobert, lui, lie connaissance avec les chiens de ferme Ben et Ricky, en français Tom et Bruno !

  La mère Guillou invite les enfants à goûter à ses petits plats... :

  " (...) Now what would you like to drink? Hot milk? Cocoa? Coffee? And I've some new shortbread baked yesterday. You shall have some of that."

  « (...) Et maintenant, les enfants, que vais-je vous offrir ? Un bol de lait, du chocolat ou bien une tasse de café avec un nuage de crème ? J'ai justement une galette qui sort du four. Il faut en profiter ! »

 

A noter qu'ici, Hélène Commin n'a pas apporté sa propre version ! Les aliments sont traduits littéralement. Et le résultat en est heureux ! (En effet, chocolat, café et galette sont des entre-mets que l'on prend tant en Angleterre qu'en France !)

  Les enfants font honneur aux bonnes choses que leur a servies la mère Guillou. Tandis qu'ils goûtaient gaiement, Dagobert pénètre dans la cuisine par l'entrebâillement de la porte. C'est alors que les événements se précipitent : le chien, voyant un chat se glisser au dehors de la cuisine, s'élance vers celui-ci. Le chat, affolé, escalade une vieille horloge. Dago, dans sa précipitation pour rejoindre le fugitif, heurte un panneau de chêne formant l'angle du mur du vestibule, et disparaît, laissant derrière lui un trou béant ! Les enfants, sur les traces de Dag, font alors la découverte d'une porte secrète... !

 

Commentaire général sur ce chapitre : Pas de grosse sur-traduction. Pas d'omission non plus. Ici, Commin a préféré une traduction fidèle à 95 % car on ne se trouve pas devant un texte de départ difficile à manier. 

 

Fin de l'étude fouillée sur le troisième chapitre.    

 

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LES ILLUSTRATIONS

L'exemplaire m'ayant servi pour les illustrations françaises date de 1958. Il y avait à cette époque bénie des dieux, pleine pages couleur, et pleine pages noir et blanc. Simone Baudoin devait beaucoup admirer les illustrations d' Eileen Soper, car tout en s'en démarquant, elle s'en inspire et conserve la poésie originale des dessins. Disons, pour employer le langage de notre ami Srikrishnan que Simone Baudoin a fait une bonne traduction.

Les illustrations originales
D'Eileen Soper

Les illustrations de Simone Baudoin

 

 

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