Tout le monde connaît LE CLUB DES CINQ... Au moins de nom ! |
Rencontrez les personnages Article de Keith Robinson, 25 mars 2006 (trad.: anne_de_tours)
Article
original :
Famous
Five / Le club des cinq
Le
Club des Cinq sont quatre enfants issus de la haute société britannique
et un chien bâtard qui résolvent des énigmes et se frottent à des
contrebandiers ou d’autres criminels. Ils n’ont pas de plus grande
ambition que de s’amuser ensemble, de profiter de la campagne
environnante, de faire d’énormes pique-niques, etc. Cependant les
aventures ne sont jamais loin et s’immiscent toujours dans leurs
vacances. Contrairement au Clan des Sept ou aux Cinq Détectives, le Club
des Cinq voyage plus: généralement dans les landes, la campagne
avoisinante, les villages de Cornouailles, etc. Le plus remarquable est
pourtant le fait qu’ils semblent autorisés à se promener seuls dans la
nature alors qu’ils ne sont âgés que de 11 à 13 ans! Le
plus âgé de la bande est François, puis viennent Mick et Claude, et
enfin Annie. François a douze ans dans Le Club des Cinq et le Trésor
de l’Île, le premier titre de la série, et lorsqu’il parle de
Claude, il dit „donc elle a 11 ans – un an de moins que moi – le même
âge que toi, Mick – et un de plus que toi, Annie.“ Très gentil à
lui de nous l’expliquer aussi clairement. Dans le troisième livre, Le
Club des Cinq contre-attaque, il est dit qu’ils ont tous un an de
plus depuis leur dernière aventure sur l’île de Kernach, un an
auparavant. Après cela, autant que je m’en souvienne, leurs âges
semblent inexplicablement être figés dans le temps – sinon ils
auraient largement atteint la vingtaine avant la fin de la série. François
est un personnage étrange, quelqu’un auquel les jeunes lecteurs
semblent vouloir ressembler, mais dont les plus âgés pensent que c’est
un idiot pompeux. Il y a un fort élément de galanterie style années
1940 dans son caractère, élément qui aujourd’hui semble être
simplement de la condescendance. Par exemple, dans Le Club des Cinq en
randonnée, ils débattent tous du lieu où s’arrêter et dormir
pour la nuit. Claude insiste qu’elle sera aussi bien dans une grange
avec les garçons, mais François n’est pas d’accord. „Tu sais très
bien“, lui dit-il, „que si jamais tu désobéis aux ordres du chef –
et le chef, c’est moi, ma fille, au cas où tu aurais oublié – tu ne
viendras plus avec nous. Tu ressembles peut-être à un garçon et tu te
comportes peut-être comme tel, mais tu es une fille malgré tout. Et que
tu sois d’accord ou pas, on doit prendre soin des filles“. Il dit
souvent aux filles qu’elles ne peuvent pas faire quelque chose,
simplement parce qu’elles sont des filles. Bien sûr, Annie accepte avec
empressement les ordres de son frère, étant le genre de fille dont François
croit que toutes les filles devraient être ainsi! Et François, c’est
cela – exigeant, dominant, toujours responsable... C’est vrai, il est
le plus âgé du groupe, mais seulement d’un an. Pourtant il agit comme
si il avait au moins trois ou quatre ans de plus que les autres, et
certainement plus que les treize ans qu’il est supposé avoir pendant
toute la durée de la série. En effet, il agit avec beaucoup de sévérité
et de manière tellement adulte que les méchants adultes se retrouvent
souvent à court de mots. La famille Friol, dans Le Club des Cinq
contre-attaque, en est un brillant exemple; l’intelligence de François
laisse les parents Friol perplexes et un peu effrayés face à ce grand
garçon au visage déterminé... Mick
était en fait mon personnage préféré quand j’étais plus jeune,
peut-être parce qu’il semblait plus proche de moi par l’âge à cette
époque. (François semblait être de beaucoup plus âgé que
d’une seule année.) Dans le premier livre, Mick reste à l’arrière-plan
presque tout le temps, laissant les plus intéressants personnages de François
et Claude se développer, et la chétive Annie être taquinée. Mais dans
les livres suivants, Mick a un rôle plus actif, venant constamment à la
rescousse et soutenant François, comme tout bon frère cadet le devrait!
Il ne semble pas avoir peur de grand-chose, aussi effrayante que soit la
situation. Je me rappelle plus particulièrement Le Club des Cinq en
randonnée, quand il dort seul dans une grange pendant qu’une tempête
fait rage dehors. Soudain, un visage rude apparaît à la fenêtre et
murmure un message urgent. Je me souviens avoir eu la chair de poule
pendant toute cette scène et avoir admiré Mick pour son courage. Mick
est aussi le personnage le plus susceptible de faire le clown et taquiner
les autres – tout spécialement Claude qui se prend pour un garçon. Claude,
ou Claudine, est sans doute le personnage le plus intéressant des quatre,
et certainement le plus populaire auprès des fans. Elle est fougueuse,
obstinée, courageuse, déterminée et forte physiquement, c’est une
excellente nageuse et elle impressionne par son habileté aux avirons.
Elle est loyale, et parfois un peu stupide. Elle est follement amoureuse
de son chien Dagobert, et cela l’entraîne parfois à prendre des décisions
ridicules face au danger, comme d’intervenir dans une lutte entre son
compagnon adoré et un groupe d’autres chiens qui menacent de faire la
peau à Dagobert. Courageuse – mais tellement stupide! De même, les
humeurs de Claude sont souvent le résultat de situations concernant
Dagobert; elle refuse souvent d’apprécier des gens seulement parce
qu’ils n’aiment pas les chiens en général. Oui, sa loyauté envers
Dagobert est touchante, mais elle en perd parfois le sens des réalités.
Entre ceux qui sont désagréables envers Dagobert et ceux qui se promènent
sans permission sur son île, c’est un miracle qu’elle ne pète pas un
câble! Mais le plus ennuyant à propos de Claude, c’est sa lutte
constante pour prouver qu’elle est "aussi capable qu’un garçon“,
au point qu’elle s’habille comme un garçon, coupe ses cheveux courts
et se fait appeler Claude plutôt que Claudine. Elle est pratiquement un
garçon, du moins à première vue, et cela la rend profondément heureuse
quand des étrangers la prennent pour un garçon. Et l’envers de la médaille,
bien sûr, c’est qu’elle se prend d’une inimitié subite pour toute
personne l’appelant Claudine ou lui disant qu’elle est juste comme une
fille. Tous ces traits de caractère, bons ou mauvais, font invariablement
d’elle une des personalités les plus intéressantes de l’œuvre d’Enid
Blyton – ce n’est donc pas une surprise d’apprendre que Blyton
elle-même est supposée être à la base du caractère de Claude ! Annie
est une mauviette. C’est
une femme d’intérieur qui adore installer et rendre une pièce
accueillante (pendant qu’ils campent dans des grottes ou dans les
landes), faire toute la cuisine et la vaisselle, et en général vivre
pour servir les autres. C’est une vraie ménagère à la Susie Homemaker,
tout ce qu’un homme des années 1940 et 1950 recherchait dans une femme,
et tout ce qu’une femme méprise aujourd’hui! Mais plus que cela,
Annie déteste les aventures. Elle tremble de peur au premier signe de
danger, et ne comprend absolument pas comment Claude peut être aussi
courageuse, et agir comme un garçon quand elle n’est en réalité
qu’une fille. Il y a de nombreux autres personnages dans d’autres séries
qui sont comme Annie, mais Annie est peut-être la crème de la crème des
Fillettes Pathétiques et Sans Défense, celle que d’autres fillettes de
même sensibilité regardent comme un modèle de lâcheté. Mais Annie a
heureusement quelques qualités rachetant ses défauts. Elle est douce et
loyale, sait se montrer courageuse parfois, et a même des moments où
elle ressemble à un tigre et remet les petits garçons à leur place (Le
Club des Cinq et le Vieux Puits). Quand tout est dit, et malgré des
commentaires antérieurs sur sa lâcheté, Annie est vraiment une fille très
gentille et le genre de personne qu’on espère retrouver dans sa fille
un jour (contrairement à Claude qui me taperait sur les nerfs). Dagobert
est juste un chien, et un bâtard en plus – mais quel chien! Alors que
Lassie irait chercher de l’aide pour aider les enfants emprisonnés,
Dagobert va beaucoup plus loin: il ferait s’attacher les malfaiteurs
l’un l’autre et s’enfermer dans une pièce, retrouverait des plans
volés, découvrirait une grotte pleine de trésors et galoperait jusqu’à
la station de police trouver un agent de police judiciaire plutôt que de
perdre son temps avec le « Bobby » de la réception. Dagobert
est décrit comme bâtard brun avec une queue exceptionnellement longue et
de bons yeux bruns, bien que dans la série télévisée des années 1970,
il se transforma mystérieusement en un colley gallois (Welsh collie) Il
resta coincé et endura le déguisement encore longtemps après, sa
distincte fourrure noire et blanche reconnaissable de loin. J’ai grandi
avec cette image de Dagobert, et supposais que les illustrations
originales de Eileen Soper étaient fausses, mais j’ai fini par accepter
que Dagobert est vraiment un animal à l’allure étrange. Loyal et fort,
grand et puissant, mais malgré tout d’allure étrange.
Merci à Keith
Robinson, et à Enid Blyton Net |