Le Club des cinq
POPULARITÉ DU CLUB DES CINQ AUJOURD' HUI Extraits du mémoire concernant la popularité, et la pérennité du club des cinq
On peut se poser une question : que reste-il de la
popularité de l'oeuvre d'Enid Blyton, et en particulier du célèbre
"Club des cinq" ? Le fossé s'est creusé entre ceux qui lisent régulièrement
et les autres. |
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Amélie Mellier * Les
textes mis en rouge le sont de mon fait.
Reprenons, en tête de ce travail, la citation choisie par Amélie, qui est une très belle introduction : « Aimer
lire c’est faire l’échange des heures d’ennui que l’on doit avoir
en sa vie contre des heures délicieuses »
Lecture plaisir
...Il est donc certain qu’il faudrait promouvoir « la lecture plaisir » pour faire en sorte que le temps que l’enfant passe avec son livre soit un moment de bonheur. Pour cela il faudrait que l’enfant aime son livre et avant tout qu’il le choisisse pour que la lecture ne soit pas vue comme une contrainte. Or tous les livres ne rebutent pas les enfants et tous les enfants ne détestent pas la lecture, de plus il existe des ouvrages qui sont plébiscités par les enfants et on peut observer de véritables phénomènes de société autour de certaines séries. Lecture facile ? Ersatz de lecture ? Toujours est-il que l’on ne peut pas ignorer le succès que connaissent certaines séries littéraires. Certains critiques les détestent et refusent même de les ranger dans la catégorie de la littérature de jeunesse tant ils les trouvent vaines. Pour certains, les séries littéraires enfantines enferment les jeunes lecteurs dans la facilité et leur ferment l’accès à la « vraie littérature », pour d’autres, au contraire, elles les familiarisent avec le livre et leur donne le goût de lire. Mémoire, page 2
Bien sûr, je me range dans la catégorie du public, qui considère que la lecture de livres comme ceux d' Enid Blyton entraîne à lire, favorise le goût pour la lecture, et ne borne nullement l'enfant dans ses choix littéraires. Les témoignages sont nombreux dans ce sens.
Choix du "Club des cinq"
Ayant
été moi-même lectrice de ces séries quand j’étais petite, j’ai
voulu me pencher sur leur succès et sur leur longévité. Quels sont les
ingrédients qui font que certaines séries littéraires sont toujours
populaires depuis plusieurs générations ? A
quoi tient leur succès ? Comment perdure-t-il ? Mémoire, page 2-3
Premiers constats
Mémoire, page 3
Avant D'aborder les questions sur le "Club des cinq", il fallait connaître les lectures des enfants. Amélie a donc posé la question : Le portrait du jeune lecteur Que lisent les enfants
Mémoire, page 45
Ou lisent les enfants
On
voit que les enfants lisent en grande majorité chez eux et seuls, ils
sont donc très peu accompagnés dans leur lecture puisque seulement 17
enfants déclarent lire en compagnie de leurs parents. Soulignons que la lecture a toujours été un plaisir solitaire. C'est ainsi que j'aimais lire. Et si je m'étais retiré dans un coin, bien installé, ce n'était pas pour rester seul, mais pour retrouver mes amis de papier. Avec eux, j'étais plus libre, je pouvais vivre des choses impossibles dans la vie de tous les jours... Sans danger... le livre refermé, j'étais sauf !
Mémoire, page 46-48
Comme précédemment les enfants avaient la possibilité de cocher plusieurs cases, c’est ce qui explique que le total ne soit pas égal à 150. On remarque tout de même l’écart entre les résultats
Mémoire, page 47
Connais-tu le Club des cinq ? Grave question, que nous attendions depuis longtemps... Nous, amateurs passionnés, qui avons connu le Club des cinq au sommet de sa gloire, allons sans doute déchanter au vu des réponses des enfants. Beaucoup
de gens m’avaient prévenue mais je restais persuadée que les enfants
lisaient aujourd’hui autant Le
Club des Cinq que je l’avais lu dans mon enfance. En fait, très peu
d’enfants le lisent et un grand nombre n’en
connaît même pas l’existence. Seulement 51 enfants, soit un
tiers des enfants interrogés, connaissent la série. On peut voir que seulement 28 enfants ont déjà lu Le Club des Cinq au moins une fois dans leur vie et que seulement treize d’entre eux disent en lire encore. Sur 150 enfants il n’y en a que treize qui peuvent se dire, aujourd’hui, lecteurs du Club des Cinq.
Mémoire, page 50
La moitié des enfants qui connaissent la série l’ont connue par l’intermédiaire de leurs parents, si on y ajoute ceux qui l’ont connue grâce à leurs frères et sœurs on approche les 60%. On voit ici que pour une grande majorité la transmission du Club des Cinq vient de d’un lien affectif ; c’est parce que les parents ou les grands frères ont aimé lire ces aventures que les enfants les connaissent et les lisent. On note d’ailleurs que cette proportion augmente chez les enfants lecteurs, 64.2% des enfants qui ont lu la série ont été « initiés » par leurs parents (ou grands-parents) et 71.4% l’ont été par leurs parents ou leurs frères et sœurs. Si les enfants découvrent peu la série par eux-même on peut penser que celle-ci est peu mise en valeur dans les écoles et les bibliothèques et cela est certainement dû à sa mauvaise réputation. Ces chiffres nous montrent que Le Club des Cinq est une « littérature » de distraction uniquement. D’ailleurs la bibliothèque municipale de Frontignan ne possède qu’un seul ouvrage du Club des Cinq. La bibliothécaire m’a, à ce sujet, précisé que leur but était de faire lire autre chose aux enfants. On peut également penser que ces ouvrages sont peu mis en valeur dans les librairies et que les enfants ne les voient pas obligatoirement quand ils s’y rendent. De fait, je suis allée faire une petite enquête à la FNAC de Montpellier et j’ai remarqué que les ouvrages du Club des Cinq se trouvait dans des bacs, et non sur les étagères, à même le sol. Un enfant qui cherche un livre sans savoir ce qu’il cherche exactement a de grandes chances de pas les voir. Chez Sauramps, en revanche, la série est rangée sur les étagères avec le reste de la bibliothèque rose. J’ai eu un bref entretien avec la personne chargée du secteur jeunesse du magasin et celle-ci n’a pas pu me donner de chiffre mais m’a affirmé que Le Club des Cinq avait toujours du succès.
Mémoire, page 51
A la question que je me posais, de savoir si les lecteurs du club des cinq deviendraient les "sous-doués culturels" de demain, ainsi que le prédisaient certains critiques, l'étude d'Amélie l'amène a écrire ceci : On constate que les lecteurs du Club des Cinq ne sont pas les illettrés de demain. Au contraire se sont des enfants curieux, aux lectures variées, à qui, le plus souvent on a transmis l’amour de la lecture. En parlant à leurs enfants de leurs lectures d’enfance les parents ne leur ont pas seulement fait connaître une série, ils leur ont transmis leurs souvenirs, une part de leur histoire.
Mémoire, page 59
En
manière de conclusion, Il ressort que le "Club des cinq" se
transmet de parents à enfants, de grand frère ou grande soeur vers les
plus petits, et j'ajouterai, à titre personnel, entre grands et petits
cousins... Sans doute qu'ils soient plus attrayants, qu'ils ressemblent à de vrais livres, illustrés de pages couleur. Qu'on ne les modernise pas, mais qu'on les montre comme des histoires passionnantes ayant pour cadre les années 50-70. Qu'on rediffuse, (malgré les réserves qui s'imposent concernant leur adaptation !) les séries télévisées du Club des cinq, surtout la version la plus récente... Qu'on en parle, enfin, pour qu'on les redécouvre.
Enquête, commentaires et tableaux, sont extraits du mémoire d' Amélie Mellier. |