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Saint-Marcoux

Aélys et la cabre d'or

 

 

 

 

Aélys et la cabre d'or

Auteur : Saint-Marcoux
publié en : mars 1956

aux éditions : G.P.
Collection : Rouge et Or Souveraine
Illustrateur : Gaston de Sainte-Croix



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Résumé

Le choix du sujet indique un remarquable souci d'originalité et de renouvellement de l’auteur. Ce n’est pas un SAINT-MARCOUX de plus, mais un nouveau SAINT-MARCOUX dont certes on reconnaît l’écriture si agréable, mais dont on apprécie l’inspiration nouvelle.

  La très vieille légende de la Cabre d’Or — cette chèvre maléfique, gardienne des richesses du monde — sert de point de départ à une intrigue bien construite que l’on suit avec un extrême intérêt et qui paraît d’autant plus séduisante qu’elle est habillée d’une façon très moderne : bureaux de rédaction d’un grand magazine, technique du reportage, documentaire sur les plongées sous-marines, etc... le tout entremêlé d’intermèdes ravissants comme le pèlerinage des bohémiens aux Saintes-Maries de la Mer, le Noël et la Kermesse des Baux de Provence.

  Les jeunes lecteurs et lectrices palpiteront au récit des aventures des deux reporters qui vont chercher la vérité jusqu’au fond de l’eau... Ils aimeront leur petite amie AÉLYS, l’énigmatique et douce fille de cette Provence ardente et colorée, que sillonne sans répit ce trio sympathique, acharné à sauver l’honneur d’un homme sur le point de sombrer.

  Les illustrations de G. de SAINTE-CROIX ont su merveilleusement traduire l’aspect riant et pittoresque de la campagne provençale, toujours empreinte d’une poésie, tour à tour sereine et farouche… 

Avis de lecteurs

 

Par Cuauhtli, du forum Livres d'enfants

 

 

L’intrigue se passe en Provence, en grande partie dans le village des Baux (Bouches du Rhône). D’emblée, le cadre est joliment détaillé, de même que les fêtes, les coutumes, la vie quotidienne qui s’y déroulent. Les lieux respirent, ils sont incarnés. Comme toujours, nous retrouvons le souci du détail de Saint-Marcoux, sa documentation soigneuse, son très vraisemblable repérage géographique dans les lieux : c’est ce qu’elle réussit le mieux, nous le savons. Mais hélas, l’intrigue du roman est ici cousue à gros points : prisonnier évadé caché dans une vieille demeure, et dont l'innocence ne fait évidemment aucun doute pour personne (preuve évidente, son visage "respire l'honnêteté") ; trésor volé, bêtement jeté à la fin dans un gouffre par le coupable dans un mouvement d'humeur puéril ; découverte des coupables certes inattendue, mais par le truchement totalement invraisemblable d'un dictaphone allumé et oublié dans une pièce au moment où l'on tramait un complot, et tout aussi opportunément tombé entre les mains du héros, par hasard de passage ce jour-là, etc.

Et puis tous les personnages sont bien conventionnels : la servante au grand cœur, la tante aristocrate, la jeune gitane "fadade", et Aelys, la fraîche adolescente (de 14 ans !) dont le héros tombera amoureux : aucune personnalité particulière ne se détache... Bref, fadeur et invraisemblance : pour moi qui aime pourtant beaucoup cet auteur, c’est là un de ses romans les moins réussis.

Pourquoi diable Saint-Marcoux a-t-elle donc voulu embrasser aussi large dans son livre? (intrigue policière avec des coups de théâtre successifs, découverte d’une région, de ses coutumes et de sa culture, découverte aussi d’un métier, incursions dans le monde de la plongée sous-marine, naissance d’un sentiment amoureux, etc.). Du coup, elle n’a rien traité à fond, alors qu'elle avait largement toute la délicatesse de touche nécessaire pour créer des personnages d'une personnalité plus complexe, ancrés dans un quotidien plus vrai (ce qu'elle fera d'ailleurs, ensuite, dans ses romans des années 60).

Reconnaissons tout de même que la lecture d’Aelys ou la cabre d’or reste assez agréable, grâce au style soigné et fluide de Saint-Marcoux, et à ses dialogues très naturels, ce qui est aussi une de ses « marques de fabrique ». 

 

 

 

Scans Serge

 

Dernière mise à jour  20 janvier 2016

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