( les textes en bleu sont extraits de
" le club des cinq va camper". Ed. Hachette).
LE CLUB DES
CINQ va camper
Le club des cinq
va camper se déroule pendant les grandes vacances. C'est une des grandes aventures du
Club des cinq se déroulant dans un cadre sauvage, perdu, éloigné de l'agitation du
siècle.
Dans ce Club des cinq, le caractère bien dessiné de Claude et des
garçons est bien mis en valeur ! C'est un des agréments de ce titre de faire ressortir
les querelles "garçons-filles", propres à l'époque. N'oublions pas que ce
titre a été écrit en 1948...
Les enfants sont emballés par les vacances qu'ils préparent, un campement sur un plateau
désertique... avec pour seul personne à les surveiller, le bon M. Clément.
"Ho ! M. Clément, s'écria Mick en riant. Il ne nous gênera
pas beaucoup. Il sera bien trop occupé par ses chers insectes pour être tout le temps
sur notre dos."
Le premier jour sur le plateau est merveilleux... le
premier soir surtout.
"C'est formidable, dit Claude en repoussant
Dagobert. Je n'ai jamais été aussi bien de ma vie..." Et Annie :
"Notre première nuit de campement, pensa
Annie avec bonheur. Je ne veux pas dormir. Je resterai éveillée; je regarderai les
étoiles et je sentirai l'odeur des genêts."
Le premier "signe" d'une aventure est du
à la petite et craintive Annie. La pauvre enfant a trouvé
un volcan ! Pauvre Annie...
"Allons, allons," dit M. Clément, et
à la grande surprise d'Annie, il se mit à rire. "tu ne sais vraiment pas ce que
c'était ?"
Ce sont des trains, passant dans un tunnel, qui
font le bruit et la fumée qui ont terrorisé Annie. La fillette devient toute rouge... et
craint les moqueries des autres. Mais M. Clément est charitable, il gardera le
secret...
Au cours d'une longue ballade sur le plateau,
les enfants découvrent une vieille gare désaffectée, des voies rouillées, un tunnel...
et un étrange personnage :
"C'était un homme qui avait une jambe de
bois, deux longs bras de gorille, et un visage aussi rouge qu'une tomate, avec une grande
moustache grise."
Le vieillard est seul, vit dans une vieille
cabane, et a peur "des trains fantômes" !
"Une nuit, ils viendront chercher le vieux
Thomas, mais je suis malin, moi, je me glisse sous mon lit, et j'éteint ma bougie, et les
trains fantômes ne savent pas que je suis là."
Son caractère est imprévisible. A la peur succède
la colère, le vieux Thomas jette des cailloux aux enfants.
Les cinq sont intrigués, et leur curiosité est
en éveil !... Annie ne veut plus revenir à la gare... mais les garçons, et
Claude, sont bien tentés... est-ce le début d'une aventure ?
Il est temps de présenter deux personnages
importants : Jacquot, le petit fermier, ami du club des cinq, et M. André, son
beau-père.
Jacquot :
"C'était un garçon sympathique qui avait
des cheveux couleur de paille, des yeux bleus, un visage rouge, et une expression gaie et
gentille."
M. André, lui, a l' air stupide. A le voir, on ne croirait pas qu'il puisse gagner autant
d'argent. Il déplait tout de suite au club des cinq. Jacquot lui même ne l'aime pas
beaucoup. Il interdit aux enfants de retourner à la gare désaffectée... C'est assez
pour donner envie à Mick et François d'y aller de nouveau !
Disons maintenant que la peinture des personnages,
de Jacquot, de M. André, de M. Clément, des ouvriers de la ferme, du vieux thomas à la
jambe de bois, de Mme André, est merveilleusement décrite. Les mots pour montrer chaque
personnage sont choisis avec art, et leur caractère même, légèrement accentué, un peu
caricatural, est bien venu pour donner envie de lire le roman.
Même les cinq, dans ce titre font bien ressortir leur personnalité.
Puis la visite nocturne de Jacquot, l' escapade des
garçons à la vielle gare, provoque bientôt des disputes...
Claude découvre que les garçons l'ont laissée au camp... et que Dagobert a été
à leur rencontre...
"Avouez-le, persista Claude. Vous y êtes
allés, et vous ne m'avez pas réveillée. Je vous déteste tous les trois."
Claude doit rester avec Annie, "ordonne*" François.
Annie n'échappe pas aux reproches:
"Si tu n'étais pas une poule mouillée,
trop froussarde pour nous accompagner,j'aurais pu voir le "train fantôme" moi
aussi." dit Claude.
François s'indigne :
"Mais toi, Claude, cria-t-il, tu te conduis
comme une fille*, bien que tu te juges digne d'être un garçon ! Je ne te croyais pas si
méchante !"
Et, exagérant ses prérogatives, il ajoute :
"C' est mon aventure et celle de Michel;
peut-être aussi celle de jacquot. Mais nous ne voulons ni de toi ni d' Annie."
C'est parce qu'elle est fâchée, que Claude boude une sortie avec
ses cousins. Et les garçons retournent aux tunnels sans les filles, et Claude a un nouvel
accès de rage. Et jacquot vient rejoindre les campeurs... il s'est disputé avec son
beau-père .
"Hé bien, viens avec nous, si tes parents veulent se
débarrasser de toi," dit François qui avait pitié de Jacquot.
Mais l'aventure ne choisi pas ses acteurs !
Fâchée, Claude part seule à l'aventure. Dago tombe dans un trou, et voilà Claude,
après quelques péripéties, plongée au cur du mystère !
"Devant elle, à portée de la main, se dressait une
locomotive... Etait-ce le train fantôme
lui-même ?"
Claude enquète, fait des découvertes... et se retrouve
enfermée avec Dagobert, dans le repaire des malfaiteurs.
Pendant ce temps, les garçons et Annie retournent
à la gare. Les garçons entrent dans le tunnel, mais quelques instant plus tard arrivent
les bandits...
En peu de temps, les voila maîtrisés et ligotés ...
Comment finira l'aventure ? Disons seulement que les
querelles seront vite oubliées... et que le club des cinq, comme à l'habitude, aura le
mot de la fin :
"l'aventure est finie, cria Michel. Est-ce
qu'elle t'a plu, Jacquot ?
--Je crois bien, répondit Jacquot avec un soupir de bonheur. C'était formidable
!"
C'est un titre réussi. L'aventure alterne avec
les querelles entre les enfants.
Le cadre est mystérieux et désuet, et sur le plateau désertique, les enfants sont des
découvreurs. La région est assez abandonnée pour donner l'impression d'être le premier
depuis bien longtemps à retrouver les vestiges d'un temps passé, gare, hangars à demi
en ruine, tunnels, vieille locomotive...
Et les petites tentes, comme des papillons jaunes, sont perdues sur le plateau...
Serge.
*(c'est une remarque qui dénote l'époque.
Il faut la lire dans ce contexte !)