LE CLUB DES
CINQ EN VACANCES
Atmosphère étrange, mystère des personnages et
des décors donnent à ce titre du "Club des cinq" un attrait particulier.
Enid Blyton a créé là un monde imaginaire, un peu retiré de la réalité, et plein
d'un charme désuet.
Le "pic du corsaire" est un lieu fait sur mesure pour l'aventure. Mieux, un lieu
idéal pour une aventure arrivant à des enfants. On ne le rencontrerait pas dans la
réalité. Il est resté hors de l'agitation, et c'est un lieu rêvé... Mais on s'y
voit très bien auprès de nos héros et on y entre de plein pied.
Souterrains, demeures anciennes penchées à pic sur un marais couvert de brumes... Longs
couloirs, escaliers compliqués...
Les circonstances qui y conduisent les enfants sont amenées avec talent par l'auteur, et
de façon romanesque.
Les acteurs de l'histoire sont semblables aux décors, étranges et mystérieux.
M. Lenoir, le père de Noiraud, est peu engageant :
M. Lenoir souriait, mais le sourire ne déridait
que la bouche et les lèvres, tandis que le reste de la physionomie gardait une expression
de froideur surprenante.
Mme Lenoir :
Elle était là, pourtant, perdue au fond d'un
grand fauteuil, menue comme une poupée avec ses yeux gris et ses cheveux blond cendré.
Simon, le domestique, voilà ce qu' en
pensent bientôt les enfants :
Quelle aubaine ce serait que d'être
débarrassés de ce maudit espion au visage sournois !
Noiraud, est aussi brun que sa sœur Mariette est
blonde et pâle. Noiraud est téméraire, Mariette
timide et craintive.
J' ai toujours l'impression qu'à nous voir
ensemble, on doit nous prendre pour la Belle et la Bête ! dit le jeune garçon.
M. VADEC, encore un
personnage mystérieux :
Tout le monde sait qu'il se livre à la contrebande.
Maigre, de haute taille, il portait les cheveux
assez long, à l'artiste.
M. Lenoir, autre étrangeté, déteste les chiens.
Dagobert doit donc être caché sans cesse à sa vue, et à celle de Simon le domestique
si dévoué à son maître !
Merveilleuse narration des efforts des enfants pour dissimuler le gros chien, de leurs
inquiétudes, mais aussi de leurs joies et de leur roublardise. C'est admirablement conté
:
"Seulement je te préviens que, si papa le
découvre, nous recevrons tous une belle volée et il ne se passera pas longtemps avant
que vous ne repreniez le chemin de Kernach !" explique Noiraud.
Tout, au "rocher maudit", est mensonge et dissimulation. On se méfie de tout le
monde, on se soupçonne, on ne sait plus à qui se fier !
C'est un petit monde clos, et le lecteur est heureux
d' y partager les craintes, les émotions des enfants, et se met aisément à leur
place.
Dagobert est en danger, puis Claude.
Belle description des enfants qui se soutiennent et se réconfortent. Claude est
enfermée, et Simon, qui déteste les enfants, se venge : Claude n'a pour dîner que de
l'eau et du pain sec. Mais Noiraud est là :
"Ne t'inquiète pas, Claude,nous te
mettrons quelque chose de côté dés que Simon aura le dos tourné. Et ce soir, quand
tout le monde sera couché, je viendrai frapper à ta porte".
A certains moments, l'aventure se déroule sur deux
fronts. Enid Blyton sait maintenir le suspens, abandonnant deux de ces héros pour nous
faire suivre les aventures des autres... C'est passionnant.
Vraiment une belle histoire, aventureuse, avec des surprises et des quiproquos... Enid
Blyton nous fait participer à l'aventure avec le Club des cinq, Mariette, et Noiraud.
Et chacun de nous se rebelle contre l'iniquité de Mr Lenoir, la méchanceté de son
domestique, s'emporte avec Claude, puis partage ses peines...
Serge
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