Livres d'enfants



Paul Durand raconté par les siens




Il a illustré les plus grands auteurs de la littérature enfantine et adulte. Il a un style reconnaissable entre mille. Ses petites filles et garçons ont tous un air de famille. Chacun de ses dessins est un véritable tableau.

N’importe quel enfant devenu adulte ouvrira des yeux émerveillés quand il reconnaîtra les dessins qui ont illuminé son livre de contes ou ses romans d’aventure. Ces dessins sont ceux de Paul Durand.

Avec leur émerveillement d’enfants, les membres du forum « Livres d’enfants » ont rassemblé toutes les questions qu’ils auraient aimé poser à leur illustrateur préféré. Anne-Marie Durand, fille de Paul Durand, fut notre interlocutrice privilégiée. En compagnie de sa mère, de sa sœur et de ses frères, elle a accepté de remonter le fil des années et de partager avec nous ses souvenirs familiaux. Grâce à leur gentillesse et à leur confiance, nous pouvons ainsi feuilleter le beau livre d’images de la vie de celui qui nous a tant fait rêver.




Le grand Meaulnes


L'APPRENTISSAGE


Forum livres d'enfants: Votre père est né en 1925 sur l’Ile de Bréhat. Evoquait-il son enfance devant vous ?
Famille Paul Durand: Il a toujours beaucoup aimé la Bretagne. Nous y allions souvent pendant les vacances d'été. Il aimait en parler comme il aimait la peindre.

Le dessin était sa passion. Ses parents étaient-ils versés dans les arts ?
Ses parents ont vécu lorsqu'il était tout jeune dans une maison construite sur l'île de Bréhat par son père qui était charpentier. Il avait exercé ce métier dans la marine pendant 7 ans.
C'est plutôt auprès d'un de ses oncles qu'il se serait initié à la peinture à l'huile.


Quels étaient ses peintres, illustrateurs, dessinateurs préférés ?
Il aimait Cézanne, Manet, Le Titien, Vermeer...
Pour les illustrateurs: Pécoud, Fontanarosa, Beuville, Samivel, Christian Bérard, Norman Rockwell... Il a aidé André Dignimont, pour la réalisation de décors de théâtre.



Le train du Père Noël


LES DEBUTS


Quel a été son premier dessin publié ?
Ses premiers dessins ont été pour France 48 (en 1948), Les Veillées des Chaumières, puis pour Marie France, Le Petit Echo de la Mode, La Femme Chic.

Votre mère, Pascaline, a favorisé son entrée dans le monde de la mode. Quel était son métier ?                                               
Elle travaillait depuis 1947 au Jardin des Modes. Elle y faisait des croquis pour les patrons de mode, les cartons des patrons, des croquis de robes chez des couturiers, par exemple chez Jacques Fath... Paul Durand l'a accompagnée, l'a aidée car cela l'intéressait. Elle a aussi dessiné pour Modes et travaux. Paul faisait la mise en page, c'est à dire installait le modèle, Pascaline dessinait la robe, et lui, terminait avec  le visage et les mains. En 1950, elle a cessé son activité et c'est elle qui l'a aidé...
 
A ses débuts, votre père a surtout travaillé pour la presse féminine. A-t-il voulu travailler pour d’autres journaux (sports, etc.) ?
Il a travaillé pour la presse destinée aux jeunes. Pour Paris Presse avec (Gault ou Millau ?) : la vie de George Sand. Il a illustré régulièrement des nouvelles pour Lectures pour tous, Jour de France, Télé 7 jours... Plus tard, dans Jour de France, une page toutes les semaines, dans le style BD  la vie d'hommes célèbres (Ford...).

Appréciait-il de travailler pour la publicité ?
Il a fait peu de publicité, quelques affiches pour le salon de La Belle et la Bête, l'affiche publicitaire de Renault pour la Dauphine, et leur calendrier avec des châteaux. Une affiche de Sissi, lorsque cette pièce est passée au théâtre Mogador. Plus tard quelques livres (pour les Mutuelles du Mans par exemple).

A-t-il réalisé des affiches pour le cinéma et le théâtre ?
Il n'a travaillé ni pour le cinéma, ni pour le théâtre bien qu'il ait beaucoup aimé le cinéma, le théâtre (la compagnie Jean Louis Barrault...) et l'Opéra... Il a fait des croquis de Jean Marais, de Catherine Deneuve, Delphine Seyrig... pour le film Peau d'âne de Charles Perrault lors du tournage où il avait été invité.




LE DESSIN


Quelles techniques picturales utilisait votre père et laquelle avait sa préférence ?
Au début, il utilisait dans les dessins de mode surtout l'encre de chine et le lavis (encre de chine, au pinceau, comme l'aquarelle). Il utilisait régulièrement la gouache en tubes, l'encre de chine, le crayon. Chez Delagrave, certains dessins (par exemple pour Raboliot) étaient faits à la plume, à main levée, sur du kodatrace (papier transparent utilisé pour l'impression), et la couleur était réalisée sur un papier contrecollé. Il peignait à l'aquarelle très facilement. Il dessinait aussi à la plume ou au crayon. Il utilisait le plus souvent la gouache en aquarelle.

Quels étaient son format et son support de prédilection ?
Souvent les dessins étaient plus grands, mais parfois pour des raisons d'économie, il les faisait dans les dimensions de l'impression, pour le Grand Meaulnes chez Flammarion, pour Crimes et Châtiments...dans la collection Super. Il travaillait beaucoup sur du papier contrecollé, grand format qu'il posait sur sa planche à dessin, mais aussi sur du papier à dessin normal pour l'aquarelle.

Travaillait-il en atelier mais aussi en plein air ?
Il travaillait chez lui, sauf exception. Par exemple, à ses débuts pour faire des croquis, au jardin d'acclimatation pour étudier les chameaux, lorsqu'ils couraient... En vacances, il lui arrivait d'installer sa table  dehors pour dessiner.

Travaillait-il sur support photo ou d’après nature ?
Il avait une très bonne mémoire visuelle. Nous l'avons souvent vu dessiner directement, de mémoire. Il pouvait dessiner d'après des photos, des journaux (Il affectionnait particulièrement le National Geographic.), ou il s'inspirait de ce qu'il avait autour de lui.

Ecoutait-il de la musique en travaillant ?
Il écoutait toujours de la musique en travaillant, France Musique, des disques, ou des enregistrements de chanteurs qu'il aimait, de pianistes... Il chantait lui- même beaucoup, car il avait une très belle voix de ténor.

Faisait-il croquis avant de mettre en couleurs ses dessins ?
Il installait sa page, réfléchissait, et peignait directement à main levée. Il faisait rarement des croquis, sauf à ses débuts et peut être pour des détails bien précis. Il lui arrivait bien sûr de recommencer un dessin.




LES MODELES


Sa famille servait de modèles. Vous demandait-il de poser ou vous croquait-il au vif ?
Toute sa famille lui a servi de modèle. Nous avons tous posé pour lui, avec plus ou moins de difficultés... Notre mère nous dit qu'elle posait très mal, parce qu'elle n'était pas naturelle, mais elle lui a servi de modèle même sans poser. Parfois il lui arrivait aussi de se servir d'une glace, et de dessiner sa main, une expression de visage...

Aimiez-vous être dessiné ?
Nous posions surtout pour des postures particulières, des mises en situations... Ma sœur aînée a posé, pour Le Livre de la Jungle, Le Lion de Kessel, au milieu des coussins, Le Journal vert de Silette, allongée sur le tapis, la tête appuyée sur une main... Je suis la seconde, et j'ai assez souvent posé. Par exemple avec des lunettes, pour La Chouette qui voulait voir le jour de Micheline Sandrel, pour une couverture de Brigitte de Berthe Bernage en tenant entre les doigts une plume devant représenter une rose... Il peignait directement son dessin et était toujours content du résultat. Pour mes frères, c'était plutôt fastidieux, mais moi j'aimais bien, car je trouvais que c'était plutôt flatteur ! Un de mes frères se souvient d'avoir posé pour une chute, dans Nounours à la mer et aussi pour L'Ile du père Noël. Mon autre frère ne se souvient pas d'avoir réellement posé, mais on le retrouve, comme nous tous, dans beaucoup de livres, par exemple Poil de Carotte, bien que mon frère soit brun.

Aujourd’hui, vous reconnaissez-vous dans ces dessins et quels sont vos préférés ?
Oui bien sûr. Nous lui avons servi de modèle souvent sans poser et même sans le savoir... On retrouve certains habits, certaines coiffures, certains meubles, objets...

Aviez-vous des animaux de compagnie à la maison ?
Nous avions une chienne Douchka (un setter anglais) et un chat Sherlock... qui ont servi de modèles.

Faisait-il poser son entourage autre que familial ?
Il s'est inspiré de tout son entourage, mais précisément, je n'ai pas le souvenir de séances de pose particulière, sauf pour peindre le portrait de quelques amis.


                                                          

LA LITTERATURE JEUNESSE


Comment est-il passé de l’illustration féminine à l’illustration jeunesse ? L’a-t-il    regretté ?
La photo ayant remplacé petit à petit le dessin dans les journaux, il s'est tourné de plus en plus vers le livre... et ne l'a jamais regretté.

Lisait-il les livres qu’il devait illustrer ?
Il aimait la lecture, au début il lisait tous les livres avec notre mère. Puis, chacun lisait un livre différent et ils communiquaient leurs idées. Pascaline prenait des notes...(numéros de pages intéressantes, caractéristiques des personnages...), surtout plus tard pour les couvertures de J'ai Lu. Ils ont toujours travaillé ensemble .

Présentait-il plusieurs projets de couvertures et d’illustrations intérieures ?
Il pouvait faire plusieurs dessins pour les couvertures, lorsqu'il n'était pas totalement satisfait ou s'il avait plusieurs idées, mais il choisissait toujours lui-même celui qu'il donnait.

Se sentait-il libre, reconnu et apprécié dans son métier ?
Oui, il était clairement une référence  pour l'illustration, et beaucoup d'auteurs le demandaient personnellement. La plupart des éditeurs lui laissaient toute liberté au niveau des choix de mise en page, des scènes à illustrer, etc. Les auteurs l'acceptaient facilement et lui faisaient confiance. Il a rencontré par exemple Henri de Monfreid, Joseph Peyré, André Demaison dans sa maison à Maule en 1953.

Préférait-il illustrer des livres pour enfants ou pour adultes ?
Il disait qu'il n'y avait aucune différence entre un dessin pour enfant et un dessin pour adulte. Ceci dit, il aurait certainement aimé illustrer plus de  livres pour adultes.

Avait-il la possibilité d’exprimer son choix ou son refus ?
Oui, il  a toujours gardé une grande indépendance. Il a dû refuser, par exemple, de continuer les couvertures pour le Club des cinq, faute de temps.

Etait-il satisfait de son travail ?
Il était heureux de faire ce métier. Il ne proposait que des illustrations dont il était entièrement satisfait. Même si parfois, à cause du temps, cela lui mettait beaucoup de pression...



LES AUTEURS


Quels étaient ses auteurs préférés ?                             
Il aimait beaucoup Kipling, Jack London, les classiques... Il connaissait personnellement Bernard Clavel, Maurice Genevoix, René Guillot, Guy des Cars, Michel Tournier, Jean Ollivier... Il a aussi rencontré André Demaison, Gilbert Cesbron, Henri Troyat, Cécile Aubry, Frédérique Hébrard, Claude Laydu, Paul Guth, le Général de Gaulle ...

Les a-t-il illustrés ou aurait-il aimé en illustrer un en particulier ?
Son rêve était d'illustrer Le Grand Meaulnes, dans un beau livre. Les droits appartenaient aux Presses de la Cité. C'est le Directeur de la Collection Rouge et Or qui les a cédés à Flammarion à condition que ce soit Paul Durand qui en soit l'illustrateur.

Comment a-t-il rencontré Maurice Genevoix ?
Maurice Genevoix a demandé à Monsieur Delagrave que Raboliot soit illustré par Paul Durand. Maurice Genevoix l'a donc invité chez lui pour lui faire découvrir la Sologne sur les traces de Raboliot. Il lui a appris par exemple, comment faire des collets... De nombreux croquis ont été réalisés pendant ce séjour.

Avez-vous le souvenir de visites d’écrivains chez vous ou de visites chez des écrivains ?
Nous avions souvent des visites d'auteurs qui aimaient beaucoup discuter de leurs oeuvres et des illustrations. Certains comme Micheline Sandrel, René Guillot sont devenus des amis. Michel Tournier est venu à la maison, ainsi que Guy des Cars, mais aussi Pierre Lefranc... Les éditeurs venaient aussi souvent.

Quelle fut sa rencontre avec le Général de Gaulle ?
Le Général de Gaulle a demandé que Paul Durand illustre son Message aux enfants de France. Il a rencontré le Général de Gaulle chez l'éditeur, aux Presses de la Cité, lorsqu'il a apporté ses dessins. Le Général de Gaulle a voulu regarder attentivement chacun des dessins. Ils ont discuté ensemble longuement. Cela a été pour lui un très bon souvenir. Le Général de Gaulle lui a demandé s'il pouvait dessiner, à la place du défilé de la victoire,  la guerre de 1870. Il lui a aussi dit de ne pas terminer son portrait où il manquait ses deux étoiles...

Se refusait-il à illustrer certains auteurs ou certains thèmes (érotisme, guerre par exemple) ?
Il a quitté Hachette lorsque le Directeur de la collection jeunesse devenait trop pointilleux. Lorsqu'il a fait les cartes à jouer, on lui a proposé de dessiner des nus, et il a refusé. 


LA RECONNAISSANCE


Votre père était l’illustrateur préféré de Jean Ollivier. Recevait-il des demandes de collaboration directement de la part des auteurs ?
Oui, de nombreux auteurs demandaient à être illustrés par Paul Durand. C'est le Général de Gaulle qui l'a choisi pour illustrer son livre Message aux enfants de France, Maurice Genevoix pour Raboliot puis ses autres romans. Guy des Cars écrit un conte pour enfant spécialement pour lui : Le train du Père Noël.  Quand Jean Ollivier a demandé Paul Durand pour illustrer ses contes, il a été très surpris, car enfants, ils avaient fait leur première communion ensemble, à Plourivo...

Etait-il invité dans les salons du livre ?
Il a été invité pour de nombreuses signatures, mais je ne sais plus où? Il est passé à la TV, dans les années 1960, dans l'émission pour les jeunes du jeudi après midi, au sujet du Livre de la Jungle. Il a aussi été invité à une réception à l'Académie Française. Il y a eu un hommage qui lui a été rendu à la TV sur la 3, par Micheline Sandrel lors du 1er  anniversaire de sa mort. Pour cette émission d'environ 10 minutes, une équipe de télévision est venue dans notre maison de Guerville et a tourné  pendant 3 jours.

Recevait-il du courrier d’admirateurs ?
Pas spécialement, mais il a fait pas mal de dédicaces lorsqu'on lui en demandait. Par exemple, il a été invité par un libraire de Montluçon. Il dédicaçait chaque livre avec des petits croquis de visages, de personnages...

Etait-il invité à l’étranger ?
Parfois. Il a été invité à Bratislava, mais il n'a pas pu s'y rendre à son grand regret.




LES AUTRES ARTS


Avait-il une ou plusieurs passions autres que le dessin ?
Sa première passion était le chant. Il adorait l'opéra, la musique. Nous avons tous les quatre fait de la musique. Cela ne le dérangeait pas de nous entendre travailler le piano, le violon. Moi même, je suis devenu professeur de musique et mon plus jeune frère a fait des études d'arts plastiques.

Est-ce que le dessin et la peinture étaient un tout pour lui ou deux activités différentes ?
Il faisait de l'illustration pour gagner sa vie. Mais c'était avec plaisir qu'il le faisait. Seul le temps lui manquait... Pour son plaisir il a fait le portrait de ses quatre enfants, et quelques portraits d'amis.

Lorsqu’il réalisait des tableaux, étaient-ils d’une facture différente ?
Les portraits qu'il a peints à l'huile sont très reconnaissables... Sa peinture était tout à fait classique, bien qu'il admirât beaucoup les impressionnistes.

A-t-il enseigné son art ou aurait-il aimé le faire ?
Il était très généreux et aimait donner des conseils à des jeunes illustrateurs quand on lui en demandait, ce qui est arrivé plusieurs fois. Il aurait certainement beaucoup aimé enseigner.

A-t-il utilisé des pseudonymes dans sa carrière ?
Tout au début, chez Hachette, on lui a demandé de prendre un pseudonyme car le Directeur de la jeunesse lui a dit qu'il ne ferait pas carrière avec un nom pareil. C'est Pascaline qui a refusé! Il était très fier du fait qu'on lui ait dit par la suite qu'il avait eu une très bonne idée de prendre comme pseudonyme Paul Durand qui était si typiquement français pour les livres publiés à l'étranger...





LE MARI, LE PERE


Quand il ne dessinait pas, qu’adorait-il faire ?
Comme il travaillait à la maison, il était quasiment toujours concentré sur ses dessins. Les moments de détente étaient donc rares. (le bateau, les échecs, le bricolage...)

A-t-il encouragé sa femme et ses enfants à des activités artistiques ?
Il nous a plutôt déconseillé de faire carrière dans la peinture, mais nous avons tous fait de la musique. Moi, j'ai fait des études de musique. Et je dessinais avec ses conseils. C'était très intéressant.

Quelle a été l’influence de son travail sur votre vie ?
Son travail était très présent pour nous. Il avait une forte personnalité, une grande culture littéraire et s'exprimait facilement. Il croyait énormément au travail et à la volonté. Il nous a appris que chacun pouvait trouver sa voie et le bonheur, quel que soit son niveau social, pour peu que l'on s'investisse dans son travail.

Parlait-il de son travail en famille ?
Oui. Il nous parlait souvent de ses rencontres. Nous étions souvent dans son atelier où il étalait ses dessins par terre. Nous lui donnions souvent notre avis.


LE GRAND MEAULNES


Vous parlait-il de sa passion pour le Grand Meaulnes ?
Oui. Il a réalisé un rêve lorsqu'il a illustré Le Grand Meaulnes.

Vous rappelez-vous sa rencontre avec Isabelle Rivière ?
Isabelle Rivière l'a invité chez elle quelques jours. Et c'est là qu'il a pris des croquis, à La Chapelle d'Angillon, de l'école (la classe, le préau), de l'église...

Vous rappelez-vous sa rencontre avec le réalisateur Albicocco ?
Albicocco ne pouvait faire son film qu'avec l'approbation d'Isabelle Rivière. Elle désirait l'atmosphère des illustrations de Paul Durand. Pour cela, il a prêté ses dessins et croquis à Albicocco. Celui-ci les a présentés au festival de Cannes pour son futur film du Grand Meaulnes.



Le grand Meaulnes


LES RÊVES


Avait-il des rêves d’illustrations autres que le Grand Meaulnes ?
Il aimait les beaux textes, les classiques et aurait aimé avoir plus d'occasion d'en illustrer. Il aurait aimé par exemple illustrer les Fables de la Fontaine.

Quels artistes (dans d’autres domaines) admirait-il ?
Dans d'autres domaines, l'Opéra : Georges Till, José Luccioni, Gigli,... en musique: Samson François, Zino Francescatti, Arthur Rubinstein..., mais aussi Maurice Béjart..., ou bien au théâtre : Jean Louis Barrault et Madeleine Renault, Gérard Philippe...


LA NOTORIETE



Reconnaissez-vous l’influence du style de votre père sur d’autres dessinateurs (Georges Beuville, René Follet) ?
Oui bien sûr, il a certainement marqué son époque avec un style particulier qui a influencé nombre de dessinateurs...

Avez-vous fait ou pensez-vous faire une exposition sur votre père ?
Il y a eu une exposition hommage, faite peu de temps après sa mort, dans une librairie de l'avenue St Germain et organisé par les Presses de la Cité. Quelques petites expositions aussi, dont une organisée par la bibliothèque de Maisons Laffitte, au centre Ianchelevici en septembre 1986, une autre, à la bibliothèque Landowski à Boulogne Billancourt en 2009. Nous avions prêté des dessins, des livres. Nous serions bien sûr intéressés par d'autres expositions.


Y a-t-il quelque chose dont vous aurez aimé nous parler et que nous ne vous avons pas demandé ?
Bien sûr le regret qu'il ait disparu si jeune. La période n'était malheureusement pas favorable à l'illustration souvent remplacée par la photo, en vogue à l'époque. Il aurait aimé voir le retour d'une illustration de qualité, comme on le voit de plus en plus aujourd'hui. Il était très peu payé en fait pour ses dessins, et compensait par sa rapidité d'exécution. Il aurait pu encore tant nous émerveiller.


Merci à la famille de Paul Durand qui gère le site web Paul Durand illustrateur.

 

Interview réalisée par le Collectif Livres d’enfants
Coordination : Cédric Allegret
Relecture et correction : Sally
Mise en forme et choix des illustrations : Serge Sohier
Droit des images: Famille Paul Durand et leurs éditeurs.

Date de première publication: 5 août 2017





 

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