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Langelot

L’UNIVERS DE LANGELOT


LE S.N.I.F.

Le Service National d’Information Fonctionnelle (S.N.I.F. ou SNIF), pour lequel travaille Langelot, est le plus moderne et le plus secret des services secrets français.

Organisation militaire, commandée par un général connu seulement sous le sobriquet de Snif, le S.N.I.F. dépend, comme son service frère et souvent rival, le S.D.E.C.E. (Service de Documentation Extérieure et de Contre Espionnage)1 – la Sdèke, pour les intimes – du ministère des Armées (rebaptisé définitivement ministère de la Défense à partir de 1974).

Le S.N.I.F., ainsi que l’expose le colonel Moriol dans Langelot Agent Secret (p. 68), a adopté la technique du R.A.P. (Renseignement-Action-Protection), et est donc structuré autour de trois sections ainsi nommées, épaulées par diverses sections techniques. Langelot appartient à la section Protection, commandée par le capitaine Montferrand, assisté du capitaine Blandine. Il faudra attendre la 20e aventure, Langelot Et Les Exterminateurs (1973), pour rencontrer des agents n’appartenant pas à la section P, en l’occurrence le commandant Rossini et le lieutenant Pierre Touzier, dit Pierrot la Marmite, respectivement chef et agent de la section Action. Et ce n’est pas avant le 29e tome, Langelot Passe À L’Ennemi (1978), qu’apparaîtra le capitaine Aristide, chef de la section Renseignement (à laquelle appartient Corinne)2.

Les capitaines Aristide et Montferrand, et le commandant Rossini, 
en conférence avec Snif. Il les voit, eux pas.

À l’exception notable de Delphine Ixe, alias Corinne Levasseur, du lieutenant Lallemand, et de Pierrot le Marmite, tous les autres collègues agents de Langelot appartiennent à la section Protection. C’est de cas du capitaine Mousteyrac, des lieutenants Charles et Alex, des aspirants Gaspard, Esbon, et Gersende d’Holbach, dite Mistigri.


Le siège du S.N.I.F est situé dans le XVIe Arrondissement de Paris, dans « [u]ne rue bourgeoise, paisible, bordée d’anciens hôtels particuliers transformés en sièges de banques et de sociétés diverses. » (Langelot Et Le Gratte-Ciel, 1967, p. 7) Rien, vu de l’extérieur, ne distingue l’immeuble de ses voisins. La plaque à l’entrée porte le nom de la S.N.I.F. (Société Nationale Immobilière et Foncière). Le bureau du capitaine Montferrand est situé au troisième étage, et donne sur la cour intérieure. Une bonne partie des services est située en sous-sol, à commencer par le garage, dont l’accès à l’extérieur est protégé par « une lourde porte d’acier » (Langelot Suspect, 1970, p. 19). 

Le porche d’entrée de la Société Nationale Immobilière 
et Foncière à Paris (XVIe)

Snif.

L’identité du chef du S.N.I.F. est inconnue de la quasi-totalité de ses subordonnés, à commencer par le capitaine Montferrand, et ce nonobstant la relation de confiance qui existe apparemment entre les deux hommes.

Corinne Levasseur, dont le vrai nom est Delphine Ixe, camarade – et un peu plus sans doute – de promotion de Langelot à l’école du S.N.I.F., se révèle à la fin de Langelot Agent Secret être la fille de Snif (même si cela n’est pas explicitement formulé).

Langelot, « confronté » à Snif pour la première fois, dans Langelot Agent Secret (1965), p. 220.

On ne parle à Snif que par l’intermédiaire d’un interphone, d’où sort sa voix métallique (mais peut-être sa tonalité naturelle est-elle brouillée électroniquement ?) Les bureaux des différents chefs de section sont en outre équipés de caméras, ce qui permet à Snif de voir sans être vu.

Le S.N.I.F. étant une organisation militaire, on sait juste que son chef a le grade de général. Lorsque Langelot rencontre Snif, dans la nuit et dans des circonstances qui font qu’il n’en voit que la haute silhouette (Langelot Kidnappé, 1975), celui-ci est en uniforme et porte les deux étoiles de général de brigade (comme Charles de Gaulle !)

Dans le premier tome des aventures de Corinne, Corinne : Première Mission (1981), on obtient des détails supplémentaires sur Snif : il est veuf, c’est un ancien héros de la Résistance (Ixe est du reste son nom de guerre, qu’il a conservé après la Libération), il habite dans une grande maison au Vésinet et peut se permettre d’offrir à sa fille un appartement dans l’île Saint-Louis – ce qui suppose des moyens dépassant une solde de général de brigade. On y trouve aussi une description physique : grand, cheveux gris, nez en bec d’aigle, yeux perçants, bouche mince encadrée de longs plis verticaux.

La « couverture » du général Ixe est celle de chef du Service Mécanographique de l’Armée de Terre, et son bureau est situé aux Invalides (Corinne : Première Mission, 1981, p. 156).

Le général Ixe, photographié aux Invalides 
par les agents du TIPTU dans Corinne, Première Mission (1981).

1 Devenu en 1982 la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (D.G.S.E.)
2 Le chef de la section Renseignement est évoqué dans Langelot Sur La Côte D’Azur (1976), mais sans être nommé
Le capitaine Montferrand.

Chef de la section Protection, grand fumeur de pipe devant l’Éternel, recruteur (réticent) et chef direct de Langelot, le capitaine Montferrand apparaît dès la page 12 de Langelot Agent Secret (1965).

Il fait partie de la commission chargée d’orienter les futurs appelés du contingent, dont les profils ont été entrés dans une calculatrice électronique. Surprise : pour la première fois, une recrue potentielle a été choisie pour intégrer le S.N.I.F.!

La première rencontre entre Montferrand (alias Roger Noël) et Langelot est électrique : Langelot devine aussitôt le militaire derrière le personnage en civil (il lui attribue par erreur, à cause de son âge, le grade de commandant), et Montferrand est malgré lui intrigué par l’aplomb du jeune homme – qui n’hésite pas à sortir de la caserne et à filer « Roger Noël » jusque chez lui, 8, rue Fantin-Latour (XVIe), apprenant du même coup grâce à la concierge sa véritable identité. Montferrand, beau joueur, accepte de recruter Langelot, après lui avoir conseillé d’apprendre « à avoir confiance en ses supérieurs » et à « empêcher ses yeux de faire des feux de joie ». 

Montferrand est une figure typique de substitut paternel3. Cet extrait de Langelot Suspect (1970) est particulièrement explicite (p. 13) : Langelot se leva. Devant l’ennemi, il était toujours d’un calme exemplaire. Mais il ne pouvait supporter que son chef [Montferrand], qu’il aimait comme un père, doutât de lui.

Le capitaine Montferrand est marié et a des enfants, et Langelot est un familier de l’appartement de la rue Fantin-Latour. Il s’y rend à la fin de Langelot Agent Secret, afin de contacter le S.N.I.F. par l’intermédiaire de Mme Montferrand (qui le reçoit armée d’un pistolet) ; il y retrouve Corinne « quelques mois » plus tard afin de planifier l’Opération Bobinette (Langelot Gagne La Dernière Manche, 1980).

Langelot et Montferrand, fumant la pipe, 
à l’école du S.N.I.F. (Langelot Agent Secret, 1965).

Dîner en famille chez les Montferrand
(Langelot Contre Monsieur T., 1967).

Entre temps, nous aurons eu, dans Langelot Contre Monsieur T. (1967), un aperçu complet de la famille Montferrand : l’épouse du capitaine, mère au foyer qui cuisine des gigots et verse la soupe, et les quatre enfants : Alice (qui prend des cours de danse), Marie (qui prend des cours de cuisine), Marc (qui est scout) et Michel (13 ans), qui est collégien. Autrement dit, rien de plus archétypal, tant au niveau des prénoms que des occupations, pour une famille de moyenne bourgeoisie parisienne à la fin des années De Gaulle. Notons au passage que le capitaine Montferrand, dont la solde, il y est fait allusion au début de Langelot Agent Secret, ne doit pas être faramineuse, dispose tout de même d’un appartement dans le XVIe et peut se permettre d’entretenir sa femme au foyer et ses quatre enfants adolescents. A-t-il hérité, fait un beau mariage – ou bien écrirait-il des romans sous pseudonyme pour arrondir ses fins de mois ?

3 Ne l’oublions pas, Volkoff est un enfant qui a grandi sans son père.

Autres personnages récurrents.

Dès le deuxième volume de la série, Langelot Et Les Espions (1966), trois personnages apparaissent, qui reviendront régulièrement dans la suite des aventures de l’agent 222 : le professeur Roche-Verger et sa fille Hedwige, et le commissaire Didier.

Nous ne nous attarderons pas ici sur Hedwige Roche-Verger, dite Choupette, qui a sa place d’honneur parmi les Langelot’s Girls. Précisons simplement qu’elle apparaît dans 7 aventures et qu’elle a un rôle principal dans trois d’entre elles.

Le Professeur Roche-Verger

Le personnage est en place dès le deuxième tome des aventures de Langelot. On sait très vite qu’il est illustre, considéré comme un génie, et qu’il a été surnommé « professeur Propergol », le propergol étant le mélange de carburant et de comburant qui permet de propulser les fusées.

Physiquement, le professeur est grand, maigre, dégingandé, lunaire. Il s’habille n’importe comment, n’a pas de cravate mais un cordon à pompons, et voyage dans une 403 bringuebalante. Pour le plaisir, citons les conseils qu’adresse Choupette à M. Saupiquet, qui doit se faire passer pour son père, dans Langelot Et L’Avion Détourné (1972) : se raser la joue gauche en oubliant la droite, mettre des souliers dépareillés, sucrer son bifteck, saler son ananas, prendre le vide-ordures pour une boîte à lettres, ouvrir la douche et attendre le journal parlé, se moucher dans sa serviette, se brosser les dents avec du cirage et former sur son téléphone le numéro du Premier ministre au lieu de celui de l’horloge parlante (pp. 22-23).

On n’a par contre aucune indication sur l’âge du professeur – il peut avoir entre 40 à 50 ans.

Première apparition de Roche-Verger
dans Langelot Et Les Espions (1966).

Quant à ses traits de caractère, eux aussi sont en place et ne bougeront pas dans la suite de la série : Roche-Verger est distrait, farceur, loyal envers son pays, courageux – y compris physiquement – dans l’adversité. Il y a chez lui de l’humilité (sa manie des devinettes est aussi une façon d’éviter de « prendre la grosse tête ») ; il est toujours plein d’attention pour les plus humbles, comme M. Timothée, le balayeur. En revanche, il peut se montrer cassant avec des représentants de l’autorité comme le pauvre commissaire Didier, qu’il abandonne au bord de la route sous la pluie. 
Pour être humble, le professeur n'en est pas pour autant modeste . Ainsi, en réponse au lieutenant Charles, qui le décrit comme « un spécialiste tout à fait extraordinaire », il déclare : « Je suis deux spécialistes tout à fait extraordinaires. Je suis à la fois chimiste et mathématicien. Je m’occupe des propergols, mais aussi de balistique. Je suis unique. » (Langelot Et Les Espions, 1966, p. 79).

Propergol n’a pas contre aucun intérêt pour les signes extérieurs de la réussite. On l’a vu, sa voiture tient avec des ficelles, il réside dans un immeuble de banlieue, et il a refusé des offres financières mirifiques de la part des Américains.

Si l’orphelin Langelot a trouvé un père de substitution en la personne du capitaine Montferrand, le professeur Roche-Verger serait plutôt pour lui un oncle, dont les excentricités l’agacent parfois, mais dont il respecte le génie, et sur qui il peut toujours compter (comme par exemple dans Langelot Suspect, 1970).
Le commissaire Didier

Apparaissant lui aussi dans Langelot Et Les Espions (1966), le commissaire est après Montferrand le personnage récurrent le plus présent dans la série : on le retrouve dans pas moins de 8 aventures.

Le commissaire appartient à la Direction de la Surveillance du Territoire (D.S.T.), service de police (dépendant donc du ministère de l’Intérieur) chargé du contre-espionnage. Créée en 1944, la D.S.T. a été fondue avec la Direction des Renseignements Généraux en 2008 pour former la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (D.C.R.I.).

La D.S.T. étant chargée, au sein du ministère de l’Intérieur, de la lutte contre les espions, et la section Protection du S.N.I.F. ayant des attributions comparables au sein du ministère de la Défense, il était fatal que les deux services entrent en compétition. Le moins que l’on puisse dire est que Langelot prendra systématiquement l’ascendant sur le commissaire, tout en lui abandonnant parfois le mérite de ses brillantes initiatives. Ainsi, c’est peut-être grâce à Langelot que Didier passe du grade de commissaire divisionnaire à celui de commissaire principal (Une Offensive Signée Langelot, 1968, p. 220).

Le commissaire Didier (et Madame), surpris au saut du lit par 
Maurice Paulin, dans Langelot Et Le Plan Rubis, 1978

Au physique, Didier est présenté comme un gros homme moustachu qui a tendance à souffler comme un phoque – pour preuve, cet extrait de Langelot Suspect (1970) : « Qu’est-ce que c’est que ce phoque en train de se gargariser ? – Monsieur le commissaire principal Didier, de la D.S.T., en train de se réveiller. » (p. 162).

Le portrait psychologique du commissaire, assez caricatural au début (il est pompeux, lourdaud et s’emporte facilement), va s’affiner au cours de la série, et on verra Didier faire preuve d’une certaine tendresse paternelle à l’égard de Langelot. L’aide du commissaire sera d’ailleurs parfois précieuse, et même indispensable, à l’agent 222 (Langelot Suspect, 1970 ; Langelot Et Le Plan Rubis, 1978).
Charles et Alex

Collègues de Langelot, apparaissant eux aussi dans Langelot Et Les Espions (1966), on sait finalement assez peu de choses sur Charles et Alex – à commencer par leurs noms de famille. Ils sont décrits à gros traits, tant physiquement que psychologiquement, et forment un de ces couples de personnages dissemblables dans la tradition de l’Auguste et du Clown Blanc : Alex est grand, blond, maigre, avec des yeux tristes et une pomme d’Adam proéminente, alors que Charles, grand aussi, est bronzé et beau garçon. Alex est taciturne et tatillon ; Charles est volubile et a le sens de l’humour 4. Tous deux ont plus de trente ans, d’où le respect affiché à leur égard par Langelot, qui en est à sa première mission.

Dans Langelot Et Les Espions, ils quittent assez vite la scène : Alex se laisse arrêter par la police pour faire diversion (p. 104) et Charles est blessé (p. 131). Langelot, le « bleu », doit continuer seul la mission.

Charles et Alex réapparaissent dans la seconde partie de Langelot Pickpocket (1967) (p. 115 sqq.), mais ils ne font que prêter main forte à Langelot.

Charles fera de brèves réapparitions dans quelques titres (Une Offensive Signée Langelot, 1968, Langelot Chez Les Pa-Pous,1969, etc.) ; quant à Alex, il ne le reverra que dans Langelot Fait Le Singe (1974). 

Charles au volant de la Mercedes dans Langelot Et Les Espions (avec Choupette sur le siège passager)

Alex (à droite), accueillant le professeur Roche-Verger en compagnie du capitaine Montferrand dans Langelot Et Les Espions.

4 Il connaît des devinettes, ce qui facilitera ses rapports avec le professeur Roche-Verger.
Le capitaine Mousteyrac

Le personnage apparaît dans le 5e tome de la série. Son portrait est dressé en quelques lignes : « [G]rand diable aux cheveux bruns, la figure barrée d’une grosse moustache noire », voilà pour le physique. Quant au reste : « Il avait quelque trente ans ; sa compétence était reconnue ; son courage, à toute épreuve ; mais ses égaux le trouvaient vaniteux 5, et ses chefs, indiscipliné. » (Langelot Et Le Gratte-Ciel, 1967, p. 10). Et plus bas, on lit que Montferrand et Mousteyrac « s’estimaient mutuellement, mais ne sympathisaient pas ».

Le moins qu’on puisse dire est que Langelot supporte difficilement le caractère abrupt de son supérieur, qui raille son inexpérience et ne l’informe pas de tous les détails de leur mission. Mais Mousteyrac (et personne ne s’en plaint !) disparaît dès la page 33, et Langelot doit reprendre à son compte la mission « Nébuleuse », ce qu’il fait avec son talent habituel, parvenant à tirer son chef des griffes de la bande de Maurice Zauber, et obligeant ainsi Mousteyrac à mettre – un peu – d’eau dans son vin : « Paraîtrait donc qu’il y a des bleus qui ne sont pas si manchots que ça ? […] Eh bien… chapeau, le bleu ! »


Mousteyrac face à Langelot dans Langelot Et Le Gratte-Ciel.
Malgré tout, Mousteyrac n’abandonne pas ses airs rogues, et dans les quatre autres aventures où il apparaît, il continue de traiter Langelot de « bleu », allant même jusqu’à le mettre aux arrêts (ce qui est une première pour le jeune sous-lieutenant) (Langelot Aux Arrêts De Rigueur, 1984). 
5 On apprendra plus loin que Mousteyrac est surnommé « Cavalier Seul ».
Phil Laframboise

Apparaissant dans Langelot Et Le Gratte-Ciel (1967), Philippe « Phil » Laframboise est capitaine6 dans la Police Montée canadienne (Langelot apprend avec surprise qu’elle ne comporte pas seulement des troupes en veste rouge à boutons dorés et chapeau stetson !)

Phil Laframboise est grand, maigre, avec un visage osseux, des cheveux bruns, des yeux bleus profondément enfoncés dans leurs orbites, une bouche mince. Et il a les mains poilues ! (Langelot Et Le Gratte-Ciel, pp. 36-37).

Chaleureux, délicat (il devine que Mousteyrac n’avait pas joué franc-jeu et n’insiste pas sur le fait), plus policier qu’agent secret, et manquant de l’imagination et du sens de l’initiative qui caractérise son jeune camarade, Laframboise gagne très vite la confiance de Langelot. Les deux hommes vont travailler en parfaite intelligence, et se retrouveront avec plaisir pour une seconde aventure quelques temps plus tard (Langelot Et La Danseuse, 1972). À cette occasion, Langelot gagnera la reconnaissance éternelle de Phil en sauvant sa carrière, compromise par l’échec de la mission « Pas de Deux ». 

Phil Laframboise, accueiillant Langelot à l’aéroport de Dorval, 
dans Langelot Et La Danseuse

6 Un grade qui, sauf erreur de notre part, n’existe pas. Les rangs des policiers de la R.C.M.P. (Royal Canadian Mounted Police) sont calqués sur ceux des policiers anglais (inspecteur, surintendant, commissaire).
Pierrot la Marmite

Le lieutenant Pierre Touzier, dit Pierrot la Marmite, apparaît dans Langelot Et Les Exterminateurs (1973). On le retrouve dans Langelot Passe À L’Ennemi (1978), et il fait une brève apparition à la fin de Langelot Mauvais Esprit (1980).

Pierrot, au contraire de tous les collègues de Langelot rencontrés jusque là (Charles, Alex, Mousteyrac, Gaspard), n’appartient pas à la section Protection, mais à la section Action du commandant Rossini. Toutefois, ses exploits sont devenus légendaires au S.N.I.F. À cause de cela, Langelot éprouve un choc en rencontrant Pierrot pour la première fois, car le moins que l’on puisse dire est que son physique ne correspond pas à sa légende : « un garçon d’environ 25 ans, gros et gras, le nez retroussé, les oreilles décollées, l’air placide et bonasse. » (Langelot Et Les Exterminateurs, 1973, p. 19).

Pierrot et Langelot (teint en brun), alias les frères Del Portillo, à l’aéroport de Miami dans Langelot Et Les Exterminateurs.

Pierrot et Niké Qattaräàléhak, alias « Masque Vert » (c’est plus simple à prononcer), tous deux très amoureux dans Langelot Passe À L’Ennemi.

Passablement déçu (il se demande comment il va pouvoir travailler sous les ordres de ce « mollasson, tout juste bon à siéger derrière un guichet de banque » (Ibid., p. 20), il va assez vite changer d’avis. Touzier se révélera plus subtil que son apparence pourrait le laisser croire – même s’il est dubitatif devant l’imagination débordante de son collègue (qu’il surnomme « La Jeune Génération »), et réticent dans l’usage immodéré des « petits trucs électroniques », fidèle en cela à la devise de son chef de section : « Droit au but et pas d’histoires ».

Les deux agents se retrouveront pour la délicate mission visant à enlever le traître Cordovan en plein Pays Noir (4584) ; mission au cours de laquelle leurs rapports s’inverseront de manière plutôt comique : Pierrot, supposé être le chef, mais tombé béatement amoureux de la belle Niké, laissera son cadet prendre la direction des opérations. Langelot, surpris et pour tout dire un peu gêné par le comportement de son collègue, ne s’en emploiera pas moins à concilier les objectifs de la mission avec les affaires de cœur des deux tourtereaux.

L’aspirant Gaspard

Encore un personnage désigné de façon ambiguë : Gaspard, est-ce un prénom ou un nom de famille ?

Il apparaît pour la première fois à la page 111 de Langelot Mène La Vie De Château (1971). « Tout jeune agent du S.N.I.F. », il est chargé de suivre et éventuellement protéger Langelot dans le cadre de la mission « Délices de Capoue II » – une tâche à laquelle il faillira, trahi par son goût immodéré des déguisements…

Ce goût du déguisement est du reste la caractéristique essentielle de Gaspard, dont nous ne disposons pas de description physique. On le verra successivement en chasseur de papillons, en moine bouddhiste, en laquais à la française, en babouin (sic), en vieille berrichonne, en clochard…

Gaspard, déguisé (trop bien) en chasseur de papillons dans Langelot Mène La Vie De Château.

Deux autres incarnations de Gaspard : le moine bouddhiste dans Langelot Fait Le Malin, et le clochard (on dirait maintenant le « sans-abri ») dans Langelot Et Le Plan Rubis.

 

Le pseudonyme de prédilection de Gaspard est « Melchior de Saint-Fiacre » – peut-être un hommage à Simenon ?

Paradoxalement, Gaspard, dont le portrait physique et psychologique est des plus sommaires, fait partie des personnages qui, avec le commissaire Didier et le professeur Propergol (Montferrand étant hors catégorie, puisqu'il figure dans la quasi-totalité des aventures), apparaissent le plus souvent dans la série (7 fois).

Dernière mise à jour David Minger / Livres d'enfants le mardi 28 mai 2013

 

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